Production de lait cru de chamelle ,Les éleveurs réclament une prime de 120 DA par litre

Production de lait cru de chamelle ,Les éleveurs réclament une prime de 120 DA par litre

Les éleveurs de chamelle et leur unique partenaire, la laiterie Ibnou Pâturages du M’zab, réclament 120 DA de prime au litre de lait d’origine cameline dont le prix atteint 400 DA alors qu’une partie de la production n’est pas consommée.

Abdelhamid Soukhal, membre de la fondation Filaha Innove, a suggéré, en marge de la conférence sur la filière lait tenue lors de la 12e édition du SIPSA, la diversification de la production de lait cru aux autres espèces animales car les 2/3 de la production du lait cru est d’origine bovine. Le 1/3 restant est réparti entre le lait de brebis (50%), celui de la chèvre (40%) et celui de la chamelle (10%). Et si l’essentiel de l’industrie laitière utilise du lait de vache, celui de chèvre commence à s’imposer sur le marché, notamment dans la fabrication de lait cru destiné à la consommation et aux produits laitiers. Ainsi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, une unité collecte et pasteurise le lait de chèvre alors qu’à Ghardaïa une laiterie en fait de même pour le lait de chamelle. « Les gens ont compris qu’il faudra diversifier la production de lait cru, car sur le plan socio-économique, c’est plus intéressant », fait savoir M. Soukhal. Pour le contrôle de la qualité du lait, note-t-il, le ministère du Commerce s’en charge par le biais des services de la répression des fraudes. Sur le plan sanitaire, les services vétérinaires, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, procèdent au contrôle de la santé du cheptel. En matière d’apport nutritionnel, le lait de brebis est le plus concentré en protéines. Côté vitamine, la palme revient au lait de chamelle. Pour la digestion, le lait de chèvre est recommandé pour les enfants. Pour revenir aux primes octroyées aux éleveurs par l’Etat, tous les laits sont subventionnés à hauteur de 12 DA le litre. « Nous militons pour que la prime soit différente pour chaque catégorie de lait », indique M. Soukhal. Objectif : encourager la production des autres laits comme « le lait de chamelle qui nécessite une subvention plus importante ». Pour vérifier cette nécessité, l’unique producteur de lait de chamelle « bio » et autres produits dérivés, Abi bakr Salah Ibnou, patron de la laiterie Ibnou Pâturages du M’zab à Ghardaïa, a expliqué dans quelles conditions se fait la production de lait de chamelle et son coût. Cette laiterie travaille avec 14 éleveurs possédant 170 chamelles pour un pic de production de lait en été de 400 litres/jour (l/jr) et 120 l/jr en hiver, alors que les besoins de consommation sont de 150 l/j. Ainsi, 250 l/j sont perdus à raison de 400 DA/l. Cet opérateur affirme que ses éleveurs ne bénéficient d’aucune subvention ni d’ailleurs, lui en tant que transformateur et collecteur. L’Etat, à travers l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL), octroie une prime de 12 DA/l de lait cru à l’éleveur, 4 DA au collecteur et 2 DA au transformateur. Cet opérateur estime que cette prime n’encourage pas les éleveurs de chameau. « Elle devrait passer à 120 DA/l pour être suffisante », suggère-t-il. Mais le DG de l’ONIL, M. Messar, a indiqué que la prime restera telle quelle « pour l’instant ». La traite de la chamelle se fait 2 fois par jour pour une moyenne de 2l/j de lait. Fait singulier, la traite se fait d’abord par « Makhloul » (le petit de la chamelle) qui tire le lait pendant 2 à 3 minutes avant que l’éleveur ne poursuive manuellement la traite étant donné que celle-ci ne peut se faire industriellement. En outre, l’alimentation de la chamelle est spéciale puisqu’elle se nourrit d’un mélange local de déchets de datte, d’orge, de soja et de plantes médicinales à 50 DA le kilo à raison de 3 kg/j. En tant qu’artisan, ce producteur paie un forfait fiscal. Pour lui, pour passer à l’étape industrielle exige d’avoir 300 à 400 têtes par élevage.

Fella Midjek