Producteurs et industriels de Tizi Ouzou: L’aventure risquée de l’export

Producteurs et industriels de Tizi Ouzou: L’aventure risquée de l’export
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Beaucoup d’atouts, une fois exploités, pourraient faire de la wilaya de Tizi Ouzou un véritable pôle d’export.

Le secteur a toujours fait fantasmer industriels et producteurs mais il n’a jamais été une source de richesse et de réussite. Bien au contraire, beaucoup n’hésitent pas à le considérer comme une aventure jonchée de risques…de banqueroute. Pourtant, la wilaya de Tizi Ouzou regorge de ressources à même d’en faire un créneau porteur. L’export reste toujours au stade embryonnaire sans pour autant naître ou mourir.

Beaucoup d’expériences sanctionnées par des échecs ont fini par dissuader les investisseurs et les producteurs de passer à l’acte. Alors que l’Etat promet de faire naître l’activité, d’une part, les gens rêvent d’exporter d’autre part mais sans jamais que la volonté des uns ne rencontre le rêve des autres. C’est justement dans cet univers à mi-chemin entre le réel dissuasif et le rêve fait de promesses que nous avons tenté une immersion pour sonder les obstacles qui empêchent l’export de passer au stade d’activité rentable et les atouts pourtant nombreux de la wilaya.

Quels sont les produits exportables à Tizi-Ouzou?

LG Algérie

En fait, beaucoup d’obstacles se dressent encore devant la naissance de l’activité d’export dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ils sont d’ordres divers. En contrepartie, beaucoup d’atouts, une fois exploités, pourraient faire de la wilaya de Tizi- Ouzou un véritable pôle d’export. La wilaya a l’avantage de disposer d’une large gamme de produits exportables. Ils ont des produits agricoles du terroir, des produits de l’artisanat et bien d’autres créneaux. Mais encore faut-il…

Très riche est le catalogue des produits que la wilaya de Tizi Ouzou peut exporter. Les produits du terroir arrivent dans ce domaine en pole position étant donné la richesse et la variété de ces créneaux. En fait, l’export a toujours existé dans notre pays en général et dans la wilaya en particulier. Par le passé déjà, des tentatives d’exporter les produits algériens ont été au menu de grandes entreprises comme l’Eniem, l’Enel. Mais pas que ça. La liste des produits est longue mais sans pour autant représenter une grande source de rentrée de devises. Donc à côté de l’électroménager de l’Eniem, la wilaya a exporté du liège, des détergents, la figue, l’huile d’olive, la plaquemine, la bijouterie. En fait, les produits de l’artisanat et les produits agricoles locaux représentent à eux seuls une richesse inestimable.

Les spécialistes interrogés s’accordent à dire aujourd’hui que ces richesses ne peuvent guère être exportées sans la naissance d’une industrie qui l’accompagne. Les produits agricoles ont besoin d’une forte industrie d’emballage, de l’agroalimentaire et autres. La naissance de cette industrie est à même de présenter ces produits à l’international.

Cependant, beaucoup d’obstacles se dressent devant cette activité productrice. La wilaya de Tizi Ouzou qui regorge de produits agricoles et de l’artisanat est pauvre en matière de foncier industriel. Les investisseurs qui arrivent avec des idées dans le créneau sont vite dissuadés par l’absence de foncier. Même les zones d’activités mises à leur disposition par l’Etat ne sont pas en «activité» à cause de retards dans leur réalisation.

De fil en aiguille, il s’avère que pour passer à l’export en tant qu’activité rentable pour le pays, il faut produire. Or, la production dans notre pays est passée, en quelques décennies, de 25% du PIB à moins de 5%. C’est pourquoi donc, les experts s’accordent à dire que pour mettre nos produits sur les places marchandes internationales, il faut plusieurs paramètres dont l’essentiel est le développement d’une industrie y afférente, la production et ce n’est qu’après les besoins en qualité apparaîtront afin d’affronter la concurrence. Pour le moment, tous les vecteurs qui peuvent permettre l’émergence d’une industrie développée n’existent pas. Après le foncier qui freine la dynamique, les investisseurs souffrent d’anomalies dans la gestion des atouts existants.

Quel sort pour le port sec?

L’unique port sec dont a bénéficié la wilaya fait office aujourd’hui de gare routière intercommunale. Tous les opérateurs économiques activant dans la& wilaya de Tizi-Ouzou ont accueilli avec enthousiasme le projet de réalisation d’un port sec dans la wilaya. Inscrit pour être réalisé à Oued Aïssi, la déception est des plus grandes lorsque l’assiette foncière sur laquelle il devait être réalisé a été affectée pour servir de gare routière. Aujourd’hui, le port sec d’Oued Aïssi est une gare routière. La wilaya perd avec le gel de la réalisation de ce port sec des rentrées fiscales inestimables. Actuellement, Tizi-Ouzou est l’unique wilaya du centre à ne pas disposer d’un port sec ou d’entrepôts sous douanes. Ces infrastructures déjà auraient généré pas mois de 250 emplois.