Les nombreux couples mariés qui souffrent de stérilité (un couple sur sept) trouvent l’alternative dans la procréation médicalement assistée (PMA). Le taux de réussite de cette technique, selon le Dr Abdelghani Braham Chaouch, varie, cependant, entre 32 et 35%.
Le médecin qui a été l’invité du quotidien DK News, hier, a insisté sur le fait que l’infertilité qui est l’impossibilité d’avoir un enfant naturellement, concerne aussi bien l’homme que la femme. Cependant, explique-t-il, la femme de par sa physiologie possède un nombre d’ovules limité. Ainsi les chances d’avoir un enfant naturellement diminuent chez la femme après un certain âge. «A 35 ans, le feu est orange et à 37 ans le feu est rouge, vu le nombre important de chute du nombre d’ovules», a expliqué l’intervenant. L’âge de la femme conditionne ainsi la qualité de l’ovule. Selon ce dernier, le nombre de rapports sexuels pendant la période ovulatoire augmente les chances de procréation. Cette période se situe approximativement entre le 11e et le 18e jour du cycle chez la femme. Les troubles de l’ovulation constituent la première cause d’infertilité chez la femme et chez l’homme, c’est l’absence de spermatozoïdes.
Le problème touche ainsi 15% des couples mariés en Algérie, soit un couple sur sept. Pour assouvir le désir d’avoir des enfants, ces couples recourent à des méthodes d’aide à la procréation. Pour optimiser les conditions de fertilisation, les médecins procèdent soit à une fécondation in vivo (insémination) soit à une fécondation in vitro. Ces méthodes sont conditionnées cependant par la qualité de l’ovule chez la femme et du spermatozoïde chez l’homme (un nombre de spermatozoïdes de un million, mobilité 35%, vitalité 70% et typicité à 14%). Le résultat de l’insémination, souligne le médecin, est entre 15 et 20 % dans le meilleur des cas. Selon le Dr Chaouch, les problèmes de l’infertilité peuvent tous être réglés sauf dans deux cas. Lorsqu’il y a absence de spermatozoïdes ou insuffisance ovarienne. «Le résultat de la fécondation in vitro dépend de l’âge et de la qualité de l’ovule, l’impact de l’homme est moindre sauf au-delà de 50 ans», a expliqué le Dr Chaouch.
Selon ce dernier, le taux de réussite d’une fécondation d’une femme jeune, de bonne santé, mariée à un homme qui n’a pas de problème, est de 35%. Or, pour une femme de 40 ans et plus avec des problèmes d’ovaires même si le mari est en bonne santé, le taux de réussite ne dépasse pas les 3%. «Il ne faut pas donner de faux espoirs», a noté l’intervenant. Au-delà de 40 ans, les chances de traitement de l’infertilité se situent entre 1 et 3%. Le médecin a soulevé, par ailleurs, le problème de grossesses multiples très courantes dans ces cas et qui se transforme, dans certains cas, en drame. Il a expliqué qu’on ne peut pas transférer plus de deux embryons à la femme. Dans le cas contraire, il faut une réduction embryonnaire. Or, dit-il, cette méthode est interdite en Algérie. Selon le conférencier, en plus de certains produits nocifs pour la fertilité comme le tabac et l’alcool, certains métiers le sont également. Il s’agit notamment des chauffeurs de camion qui font de longs trajets, ceci compresse les testicules et les agriculteurs en raison des pesticides. Par ailleurs, le conférencier invite ces couples qui ont tenté de procréer à l’aide de la médecine, mais sans succès, à opter pour l’adoption.
S. A.