Proclamation d’un Etat palestinien L’UE divisée, Paris pas optimiste à l’Onu

Proclamation d’un Etat palestinien L’UE divisée, Paris pas optimiste à l’Onu

Les pays de l’Union européenne restent divisés sur la proclamation éventuelle d’un Etat palestinien lors de l’Assemblée générale des Nations unies, où la France a dit ne pas être optimiste quant aux chances de parvenir à une résolution négociée.

Réunis pendant deux jours à Sopot, une station balnéaire du nord de la Pologne, les ministres européens des Affaires étrangères ne sont pas parvenus à rapprocher sensiblement leurs positions et ils ont dit réserver leur position jusqu’à l’Assemblée générale de l’Onu, qui s’ouvre le 13 septembre. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a toutefois concédé ne pas être très optimiste sur les chances d’un accord entre les parties et a prévenu qu’une déclaration palestinienne unilatérale présentait de nombreux risques.

« L’Europe peut et doit jouer un rôle dans la recherche d’une solution. Quel est notre objectif ? Eviter une catastrophe ou tout du moins un échec pour tout le monde à l’assemblée générale des Nations unies », a-t-il dit à l’issue de la réunion.

Le risque, a-t-il dit, est celui d’un isolement d’Israël et des Etats-Unis, si une résolution palestinienne est votée à une large majorité, d’un retour de bâton pour les Palestiniens, dont de nombreux financements pourraient être suspendus et d’une division des Européens. Plus tôt cette semaine, Nicolas Sarkozy avait insisté sur la nécessité pour l’Europe de parler d’une seule voix et, en tant que premier partenaire commercial d’Israël et premier bailleur de fonds de l’Autorité palestinienne, d’assumer ses responsabilités dans les négociations de paix. « L’Europe n’a pas à demander un strapontin pour participer à des négociations qui la concernent au premier chef », a dit le président français lors de la conférence des ambassadeurs.

Face à l’absence de progrès dans les pourparlers entre Israël et les Palestiniens, ces derniers envisagent de demander l’adhésion à part entière à l’Onu d’un Etat composé de la Cisjordanie et de la bande de Ghaza, dont la capitale serait Jérusalem-Est. Cette initiative a peu de chances de succès car les Etats-Unis ont prévenu qu’ils y opposeraient leur veto au sein du Conseil de sécurité, empêchant ainsi un vote au sein de l’Assemblée générale.

Les Palestiniens pourraient dès lors demander d’accéder à un statut d’observateur, comme celui du Vatican, ce qui déclencherait une discussion lors de l’assemblée. Les Européens ont refusé à Sopot de se prononcer sur cette dernière option et Alain Juppé, comme ses homologues britannique et allemand, a dit qu’il était trop tôt pour déterminer quelle serait la nature de la discussion à New York.

Dans une interview à Reuters, William Hague a rappelé la position européenne d’une solution négociée à deux Etats sur les frontières de 1967, dont la capitale partagée serait Jérusalem et un juste règlement de la situation des réfugiés.