Les palestiniens ne perdent pas espoir

Les palestiniens ne perdent pas espoir

Pris entre le marteau de l’occupation israélienne, qui depuis plus de 60 ans use de tous les moyens pour le priver de ses droits les plus élémentaires et l’enclume des profondes divisions entre les différentes factions, surtout entre le Fatah et le mouvement islamiste Hamas, les deux principales forces au sein de la scène politique qui, sur le terrain, ont conduit a une division effective du pays en deux parties avec deux gouvernements différents, l’un formé par le mouvement Hamas dans la bande de Ghaza, depuis juin 2007, suite à un coup de force qui a mis fin à la présence des institutions militaires et civiles de l’Autorité palestinienne, présidée par Mahmoud Abbas, et un autre gouvernement à Ramallah, en Cisjordanie occupée, contrôlé par l’Autorité palestinienne et le mouvement Fatah, le peuple palestinien traverse l’une des étapes les plus tristes et les plus dangereuses de son histoire.



D’un côté, Israël s’est doté d’un gouvernement formé par des partis encore plus extrémistes qui tentent de changer les règles du jeu en se démarquant de tous les accords conclus avec les Palestiniens. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou, le chef du Likoud, s’oppose à la création d’un Etat palestinien indépendant, sur les territoires occupés en 1967, contre l’avis de la communauté internationale. Mais ce qui inquiète le plus les Palestiniens aujourd’hui, c’est cette division profonde créée au sein de la société et parfois au sein d’une même famille, à cause de la confrontation entre Fatah et Hamas qui n’arrivent toujours pas à trouver un terrain d’entente près de deux années après les événements sanglants de la bande de Ghaza. La population palestinienne garde toujours un espoir, même s’il est mince, qu’ils pourraient conclure un accord, lors de la 4e étape des négociations de réconciliation qui se tient dans la capitale égyptienne.

Ces négociations devaient commencer lundi dernier, mais ont été retardées d’une journée pour plus de consultations préliminaires. Les trois premiers rounds de discussions n’avaient abouti qu’à des accords partiels, insuffisants pour une réunification véritable des rangs. Le problème majeur réside au niveau de la formation d’un gouvernement d’entente nationale. Le mouvement Fatah veut qu’il soit constitué de personnalités indépendantes acceptables par la communauté internationale et donc capables de lever l’embargo israélien imposé à la bande de Ghaza, d’entamer la reconstruction de ce qui a été démoli au cours de la dernière guerre israélienne contre Ghaza et de préparer les élections législatives et présidentielles prévues en janvier 2010. Le mouvement Hamas accuse le Fatah de se plier aux exigences d’Israël et des États-Unis et veut former un gouvernement dont ses hommes occupent les postes-clés, sans présenter de solutions à la façon de lever l’embargo ou de la reconnaissance de ce gouvernement par la communauté internationale, condition principale au lancement des travaux de reconstruction.

Contrôlant la bande de Ghaza d’une main de fer, le mouvement Hamas ne paraît pas pressé d’aller vers une solution acceptable par la majorité des pays arabes et du Quartette, (formé par les Etats-Unis, l’Union européenne, la Russie et l’ONU), mais qu’il considère mauvaise pour son parti, dont l’influence au niveau de la population risque de baisser davantage.