À l’initiative de Moscou, l’urgence de parvenir enfin à la paix au Proche-Orient devrait être affirmée aujourd’hui par le Conseil de sécurité de l’ONU. La Russie entend profiter de son tour ce mois-ci à la présidence tournante du Conseil pour «donner, par l’intermédiaire de l’ONU, un nouvel élan au processus de paix». Ce dernier étant dans l’impasse à cause de l’arrogance d’un Etat israélien au-dessus des lois internationales.
Cette réunion arrive «un peu tôt», car la nouvelle administration américaine n’aurait pas encore arrêté les détails de sa politique proche-orientale. «L’élaboration de la politique américaine au Proche-Orient va dépendre d’abord de la visite à Washington de Netanyahu, puis de celles d’autres dirigeants de la région dans les deux à trois semaines qui suivront», selon les observateurs. Le président américain Barack Obama a fait de la résolution du problème israélo-palestinien l’une de ses hautes priorités en matière de politique étrangère et répète inlassablement qu’une résolution du conflit passe par la création d’un Etat palestinien. Mais le nouveau Premier ministre israélien, l’extrémiste Benjamin Netanyahu, a, jusqu’ici, écarté la création d’un tel Etat.
Obama a pris l’initiative, qualifiée de «courageuse» par la Russie, d’inviter aux Etats-Unis Netanyahu, le président palestinien Mahmoud Abbas et le président égyptien Hosni Moubarak. La Russie veut donc obtenir une déclaration consensuelle du Conseil de sécurité dans le sens de la solution des deux Etats. Mais cette optique est loin de faire consensus entre les quinze membres du Conseil. Procédure peu habituelle, la réunion, qui consistera en un débat public, sera réservé aux quinze Etats membres du Conseil et au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, excluant donc une participation de représentants palestiniens et israéliens.
Présidé par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le débat rassemblera notamment les chefs de la diplomatie britannique et français, David Miliband et Bernard Kouchner, le nouveau ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, et leurs homologues autrichien et costaricien. La Chine sera représentée par un vice-ministre et les Etats-Unis par leur ambassadrice à l’ONU, Susan Rice, qui a rang ministériel, et non par la secrétaire d’Etat Hillary Clinton. Les ministres arabes des Affaires étrangères ont, à l’issue d’une récente réunion extraordinaire au Caire, rappelé que la réalisation de la paix et de la stabilité dans la région est tributaire d’une solution définitive au martyre palestinien. Les ministres ont également chargé le groupe arabe à New York de demander à l’Assemblée générale de l’ONU de constituer une commission d’enquête sur les exactions israéliennes à El Qods.

Les ministres arabes ont appelé le Conseil de sécurité, le quartette et les organisations internationales et régionales à intervenir en urgence pour geler toutes les actions de l’Etat hébreu dans les territoires occupés notamment la construction de nouvelles colonies, la spoliation des terres palestiniennes, les fouilles menées sous la mosquée Al Aqsa, la destruction des maisons, l’expulsion des Palestiniens qui y résident ainsi que la judaïsation rampante de la ville sainte.