Proche-Orient : Boualem Sansal et David Grossman appellent à la paix

Proche-Orient : Boualem Sansal et David Grossman appellent à la paix

Boualem Sansal et David Grossmann, deux écrivains, l’un algérien, l’autre israélien, ont lancé samedi à Strasbourg un appel pour la paix au Proche-Orient et dans le reste du monde, qu’ils invitent les écrivains du monde entier à rejoindre.

Les deux écrivains initient un « projet de paix » au Proche-Orient

Les deux intellectuels ont mis à profit le premier Forum mondial de la démocratie, organisé à l’initiative du Conseil de l’Europe à Strasbourg, symbole de la réconciliation franco-allemande, pour lancer leur initiative. « Le projet de paix », qui s’est dessiné au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, « ne concernait que l’Occident. On avait oublié le reste du monde », écrivent-t-ils dans un texte expliquant leur appel. « L’évolution de certains pays fait craindre le pire », ajoutent-ils en évoquant les menaces que font peser sur l’humanité le terrorisme, le fondamentalisme radical et la perspective d’une guerre entre Israël et l’Iran, sur fond de course aux armements nucléaires. »Il est urgent que la communauté internationale intervienne fermement pour mettre sous contrôle le programme nucléaire iranien et s’engage résolument dans le règlement du conflit israélo-palestinien », concluent-ils, en prônant « la création d’un Etat palestinien, à côté de l’Etat d’Israël ».

L’appel des écrivains devrait prendre la forme d’un réseau dont le secrétariat sera installé à Strasbourg. Une première liste de signataires sera dévoilée le 11 octobre.

Boualem Sansal, auteur de 63 ans, qui a publié récemment « Rue Darwin », est connu pour son attitude critique tant vis-à-vis des islamistes que du gouvernement algérien. A son retour d’Israël où il a séjourné du 13 au 17 mai, invité d’honneur du Festival international des écrivains de Jérusalem, il a publié un texte dans lequel il écrit : « Je suis allé à Jésusalem et j’en suis revenu riche et heureux » – un texte qui a suscité de vives réactions en Europe, en Israël et dans le monde arabe. L’auteur du roman controversé « Le village de l’Allemand ou le journal des frères Schiller » (Gallimard, 2008) devait recevoir le 6 juin à l’Institut du monde arabe le Prix du roman arabe pour son roman « Rue Darwin ». Mais le Conseil des ambassadeurs arabes, mécène du prix, a annulé la cérémonie de remise du prix « en raison des événements actuels dans le monde arabe » s’est-il justifié. C’est à Jérusalem qu’il a rencontré David Grossmann, romancier et essayiste de 58 ans, qui a publié en 2011 « Une femme fuyant l’annonce », prix Médicis étranger en France, lui-même engagé en faveur de la paix entre Israël et la Palestine.

LM/Agences