Prochaine présidentielle en Algérie,Le champ est ouvert

Prochaine présidentielle en Algérie,Le champ est ouvert

Deux ans après la réélection du président Bouteflika pour un troisième mandat, le 9 avril 2009, les enjeux de la présidentielle s’installent et les ambitions des uns et des autres se confirment avec la préparation de grands changements politiques.

Des changements motivés par ce qui se passe dans le monde arabe et le Maghreb en plus d’une agitation sociale qui prend de l’ampleur. Anticiper sur la présidentielle, car elle a démarré bien en 2010 avec des rumeurs sur la candidature du frère du chef de l’Etat. Cependant, cette fois-ci, les données sont différentes car un quatrième mandat du président Bouteflika est déjà «écarté» même si rien n’est encore officiel. Dans ce cadre, deux hauts responsable de l’Etat, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci et le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ont tous deux expliqué qu’il n’est pas question «d’une présidence à vie». La révision du texte fondamental de la République, telle que prévue par «les réformes politiques globales» annoncées le 19 mars, pourrait renfermer des surprises telles quel le «recul sur la non-limitation du mandat présidentiel», un amendement introduit dans la révision de la Constitution en 2008. Elle pourrait aussi contenir la création d’un poste de «vice-président». Les ingrédients pour l’ouverture anticipée du bal à la prochaine présidentielle sont là et les prochains jours apporteront probablement des nouveautés. Dans un entretien accordé le 7 mars à l’agence financière américaine Dow Jones, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a estimé que parler «d’un départ anticipé du président de la République relevait de la spéculation».

Il a affirmé que le président Bouteflika «n’a pas l’intention de partir avant 2014», date de la fin de son troisième mandat, soulignant que la question «d’une présidence à vie n’est pas soulevée». Bien avant, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) avait déclaré que le candidat du parti à la prochaine échéance sera Abdelaziz Bouteflika «si Dieu le veut». Dans une conférence de presse qu’il a tenue à l’issue de la clôture de la session du comité central, répondant à une question relative à l’utilité ou l’objectif de parler de la présidentielle 2014 en avance en annonçant que Abdelaziz Bouteflika est le candidat du FLN, Belkhadem expliquera : «Notre position est naturelle, c’est le président du parti, c’est notre candidat». Il avait justifié sa déclaration par le fait qu’«il y a en cette période des dires et des interprétations, donc il faut faire comprendre aux gens que notre candidat est clair et notre position aussi». Il avancera également : «C’est pour ne pas bloquer le pays qui a besoin de stabilité et de continuité». Cette sortie médiatique du SG du FLN a été expliquée par plusieurs analystes comme «une manœuvre de Belkhadem pour calmer ses rivaux au sein du FLN qui l’accusent de servir ses intérêts personnels». Après Medelci et Belkhadem, c’est le SG du RND et Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui ouvre le champ pour parler des échéances présidentielles sans dévoiler ses ambitions personnelles. Le mercredi 30 mars, invité de l’émission «Débat de l’heure» sur l’ENTV, il avait déclaré en réponse à une question sur ses ambitions pour occuper le poste d’un président de la République qu’il croyait à «une rencontre d’un homme avec son destin».

Vendredi dernier, lors d’une conférence de presse à Zeralda à l’issue de la clôture des travaux de la 4e session du conseil national de son parti, il a commenté sa précédente déclaration «par son souci d’expliquer à l’opinion publique que personne ne reste à la présidence de la République à vie».

Selon lui, «le président n’a pas été élu pour rester président à vie». Pour ce qui est de ses intentions personnelles, il dira qu’il n’était pas «partisan de ceux qui mettent la charrue avant les bœufs», ajoutant que «l’échéance est encore loin». On peut comprendre qu’au sommet de l’Etat il n’ y pas, pour l’instant, une intention de tenir une présidentielle anticipée, et que le président Bouteflika ne pense pas se présenter pour un quatrième mandat.

Par Nacera Chenafi