Processus de paix au Proche-Orient Abbas rencontre Kerry à Paris

Processus de paix au Proche-Orient Abbas rencontre Kerry à Paris

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, doit rencontrer, aujourd’hui, à Paris, le secrétaire d’État américain, John Kerry, à la demande de ce dernier, pour parler des négociations de paix avec le gouvernement israélien. Cette rencontre se déroule alors que le délai de neuf mois accordé aux pourparlers entamés fin juillet 2013, touche à sa fin sans que de réelles avancées ne soient enregistrées.

Lors de sa dernière navette au Proche-Orient le mois dernier, le chef de la diplomatie américaine aurait, selon des informations de presse, présenté aux deux parties un projet d’« accord-cadre » traçant les grandes lignes d’un règlement définitif portant sur les questions dites de « statut final » : les frontières, la sécurité, le statut d’Al-Qods et les réfugiés palestiniens.

Au début du mois, le président Abbas s’était déclaré prêt au déploiement de forces de l’Otan à travers le territoire du futur Etat palestinien et que les forces israéliennes peuvent rester une durée déterminée (3 ou 5 ans) au niveau de la vallée de Jourdain, ce que réfute le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. En cas d’accord de paix, si la sécurité d’Israël n’est pas assurée, « l’accord s’effondrera, de même que l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré lundi devant les dirigeants des principales organisations juives américaines. Du côté palestinien, on estime que c’est l’Autorité nationale qui s’effondrerait en cas d’échec. « L’échec des négociations signifie que la situation retournera au point zéro.

Cela pourrait conduire à la réoccupation israélienne des territoires palestiniens, et de ce fait, l’Autorité nationale palestinienne s’effondrerait », a déclaré, lundi dernier, le négociateur en chef, Saeb Erekat, à la radio officielle Voix de la Palestine critiquant aussi la position du mouvement Hamas qui rejette le déploiement des forces internationales dans le futur Etat palestinien. « La position du Hamas sert les intérêts d’Israël qui veut maintenir ses troupes dans le futur Etat palestinien », a-t-il ajouté. Dimanche dernier, le président palestinien a expliqué devant 250 étudiants israéliens que quand il exigeait le droit de retour aux réfugiés, il ne cherchait pas ni à « inonder Israël » ni « à changer sa composition sociale ». C’est juste un appel à « une solution juste du problème des réfugiés palestiniens à convenir conformément à la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies ».

« Tout ce que nous demandons c’est de mettre le dossier des réfugiés sur la table (des négociations) parce que c’est une question que nous devons résoudre pour mettre fin au conflit », a-t-il expliqué. Lors de cette rencontre qui s’est déroulée à Ramallah, M. Abbas a également insisté sur le fait qu’il n’y avait pas besoin de « re-diviser » El Qods occupée pour permettre l’établissement d’une capitale palestinienne dans le secteur Est de la ville. Il a enfin noté que le gouvernement israélien nuit au processus de paix en construisant des colonies sur les terres qui deviendront l’Etat palestinien.

Au début des pourparlers de paix, Ramallah avait affirmé avoir exigé la libération de 104 Palestiniens en détention avant les accords d’Oslo en 1993. Le gouvernement israélien avait précisé que la libération se déroule en plusieurs fois, en fonction des progrès des négociations. Trois groupes de 26 détenus ont déjà été libérés. La troisième libération a été retardée pour mettre Abbas sous pression. Quel sera le sort du dernier groupe si les négociations échouaient ?

Samira B.