La Cour d’appel de Paris a statué mercredi 10 décembre en faveur de la libération sous contrôle judiciaire de l’homme d’affaires franco-algérien Alexandre Djouhri, l’intermédiaire qui demeurait le seul prévenu encore en détention dans l’affaire du financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Au total, ce dossier a mené à la condamnation de huit individus, parmi lesquels figuraient l’ancien président français Nicolas Sarkozy, l’ex-secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant et l’ancien ministre Brice Hortefeux.
L’affaire concernant le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 repose sur les déclarations de l’ancien président libyen Mouammar Kadhafi. En mars 2011, ce dernier a affirmé que l’élection de Sarkozy avait été financée par des fonds libyens, évoquant la somme de 50 millions d’euros, comme le révèle un document publié par Médiapart.
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L’homme d’affaires franco-algérien Alexandre Djouhri libéré sous contrôle judiciaire
L’homme d’affaires franco-algérien de 66 ans, condamné le 25 septembre 2025 à six ans de prison pour son rôle dans l’affaire du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, est désormais soumis à des restrictions strictes. Il lui est notamment interdit de quitter l’Île-de-France, il doit respecter un couvre-feu à son domicile en région parisienne et il n’a pas le droit de contacter ses coprévenus.
Alexandre Djouhri est soumis à des mesures de contrôle judiciaire supplémentaires : il lui est interdit d’exercer toutes activités d’intermédiation économique. Il devrait également remettre à la justice ses passeports français et algérien et se présenter chaque semaine à la gendarmerie. D’ailleurs, sa double nationalité a été un point de friction, car le parquet général s’était opposé à sa libération, craignant un « risque de départ en Algérie ».
Présent à l’audience en septembre 2025, Djouhri a écopé d’une lourde condamnation : six ans de prison, 3 millions d’euros d’amende et quinze d’interdiction de gérer, le tout avec exécution provisoire. La présidente du tribunal a justifié le mandat de dépôt prononcé à son encontre en soulignant qu’il « habite à l’étranger » et qu’il a eu « une stratégie de fuite ».
De son côté, le Parquet National Financier (PNF) avait initialement requis des peines légèrement inférieures : cinq ans de prison, 4 millions d’euros et cinq ans d’interdiction de gérer.
Procès Sarkozy-Kadhafi: l’intermédiaire Alexandre Djouhri condamné à 6 ans de prison avec mandat de dépôt pic.twitter.com/dEeMUxzzFV
— BFM (@BFMTV) September 25, 2025
Appel au printemps
L’avocat de l’intermédiaire a exprimé sa satisfaction, soulignant que la Cour d’appel de Paris a finalement reconnu l’existence de garanties de représentation suffisantes et a écarté tout risque de fuite ou de pression sur les témoins. Il a rappelé que son client ne s’était « jamais dérobé à ses obligations ».
Cette décision intervient après un premier échec début novembre, lorsque la cour avait rejeté une précédente demande de mise en liberté, invoquant alors un risque de fuite et des garanties de représentation jugées « particulièrement faibles ».
Alexandre Djouhri devrait se présenter libre au procès en appel, rejoignant ainsi tous ses coprévenus. Ce nouveau procès, qui se tiendra du 16 mars au 3 juin 2026, verra dix personnes être rejugées dans ce dossier, dont l’ex-président français Nicolas Sarkozy, ainsi que deux de ses proches : Claude Guéant et Brice Hortefeux.
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