Procès Moussa Ghellai : les dessous de l’octroi d’un parc d’attraction

Procès Moussa Ghellai : les dessous de l’octroi d’un parc d’attraction

Le tribunal de Sidi M’hamed à Alger a ouvert, hier lundi, le procès de l’ancien wali de Tipasa, Moussa Ghellai, poursuivi dans des affaires de corruption avec nombre de responsables. Cela a levé le voile sur de graves faits de corruption et de dilapidation de foncier.

Les mis en causes poursuivis pour octroi de marchés en violation de la loi, dont le projet d’investissement pour la réalisation d’un parc d’attractions dans la wilaya de Tipasa, dilapidation de deniers publics et abus de fonction. L’audition des témoins et des accusés a pris fin ce mardi.

Il s’agit de l’affaire d’octroi du terrain « classée agricole », pour la réalisation d’un parc d’attractions (Parc familly), qui a également entrainé le directeur et le secrétaire général des domaines publics de la wilaya de Tipasa, la fille et la sœur d’un ancien premier ministre et 15 autres accusés.

Selon les éléments de l’instruction et deux procès-verbaux de l’enquête préliminaire rendus respectivement le 18 juin 2019 et le 13 juillet 2019, l’ancien wali de Tipaza Moussa Ghellai avait octroyé indument une parcelle de terrain à l’entreprise « familly shop » pour la réalisation d’un parc d’attractions.

Ce terrain a été déjà aménagé en un espace de détente pour les familles, par la Direction de l’environnement avec un montant de 20 milliards de centimes issus du trésor public, ce qui renforce la thèse de la dilapidation de deniers publics.

Les explications des mis en cause

Lors du procès, l’ancien wali, Moussa Ghellai, a rejeté toutes les accusations portées contre lui, en affirmant que le lot de terrain avait été placé sous la responsabilité de la direction de l’Environnement pour la création d’un projet de parc d’attractions en vertu d’un marché public d’un montant de 160 millions DA avant même son installation au poste de wali de Tipasa.

Selon le prévenu, une fois à la tête de la wilaya, il a précisé avoir procédé à la mise en place d’un cahier de charges et la formation d’une commission chargée de l’élaboration de ce projet, où « un investisseur a décroché le marché de manière légale ».

À noter que l’ancien directeur des domaines de la wilaya de Tipasa, Ali Bouamrirane et les deux directeurs de l’Industrie et des Mines, également poursuivis dans cette affaire pour octroi d’indus avantages et abus de fonction, ont également été auditionnés.

Pour leur part, les bénéficiaires de ces projets d’investissement avaient affirmé « n’avoir aucune relation privilégiée avec l’ancien wali Ghellai et qu’ils avaient bénéficié de ces projets dans le cadre de la loi ».

10 ans de prison ferme requis contre Moussa Ghellai

À l’issue du procès, le Procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed a requis une peine de dix ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de dinars à l’encontre du principal mis en cause, en l’occurrence l’ancien wali de Tipasa, Moussa Ghellai.

Il a également requis l’interdiction de candidature pour une durée de dix (10) ans à son encontre, et ce, à compter du premier jour d’exécution de la peine.

Le procureur a également requis une peine de six ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de DA à l’encontre de l’ancien directeur des domaines de la wilaya de Tipasa, Ali Bouamrirane et une interdiction de candidature pour une durée de dix ans.

Des peines allant entre 5 et 2 ans de prison ferme, assorties d’une amende d’un million de DA, ont été requises à l’encontre des autres accusés, à savoir des cadres des ministères de l’Industrie, du tourisme et de l’environnement de la wilaya de Tipasa.

Pour ce qui est des bénéficiaires des projets, le parquet a requis une amende d’un million DA à l’encontre de chacun des trois investisseurs, avec leur exclusion des marchés publics pour une durée de cinq (05) ans. La confiscation des capitaux et biens saisis au cours de l’enquête, a été également requise.

Pour rappel, l’ancien wali de Tipasa Ghellai Moussa purge actuellement sa peine à l’établissement pénitentiaire de Koléa, suite à sa condamnation en août 2019 à 12 ans de prison ferme dans l’affaire de l’ancien Directeur général de la sûreté nationale, Abdelghani Hamel, pour octroi de lots de terrain à l’un des fils de ce dernier.