Procès Kamel El-Boucher : la justice rouvre le dossier de la plus lourde affaire de trafic de drogues

Procès Kamel El-Boucher : la justice rouvre le dossier de la plus lourde affaire de trafic de drogues
Kamel El Boucher devant la justice pour une affaire de corruption 2025

Après près de huit ans, la plus lourde affaire de trafic de drogues refait surface : la justice algérienne rouvrira le 11 janvier 2026 le dossier connu sous le nom de « scandale El-Boucher », lié à l’importation de 7 quintaux de cocaïne à bord du navire « MSC Amalfi », dissimulés dans une cargaison de viande congelée et fraîche en provenance du Brésil, avant d’être découverts au port d’Oran à la fin du mois de mai 2018.

Selon le journal arabophone Echourouk, l’affaire a été programmée dans le calendrier complémentaire de la session criminelle actuelle, qui sera annoncé dans les prochains jours. L’affaire « El-Boucher » et les personnes impliquées seront examinées le dimanche 11 janvier 2026. Outre Kamel Chikhi, connu sous le nom de « Kamel El-Bouchi », seront également jugés ses deux frères, Nacer et Mohamed Chikhi, ainsi que le partenaire principal du suspect, son parent B. Nadjib, actuellement détenus à la prison d’El-Harrach.

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Déroulement de l’enquête et preuves

Les accusés seront poursuivis devant la Cour criminelle de première instance de Dar El Beida à Alger pour importation, exportation et stockage de stupéfiants dans le cadre d’un réseau criminel organisé, ainsi que pour blanchiment d’argent. Selon les faits détaillés dans l’ordonnance de renvoi, le responsable du bureau de transit chargé des formalités légales pour les cargaisons de viande importée par l’entreprise de Kamel Chikhi, surnommé « El-Boucher », a déclaré lors de son audition que le numéro de série du conteneur transportant la cocaïne n’était pas inscrit parmi les numéros de série figurant sur tous les documents relatifs à la cargaison de viande en provenance du Brésil.

En termes de chiffres, les documents d’enquête indiquent que la cargaison de cocaïne se composait de 603 plaquettes de poudre blanche, emballées dans 34 cartons, pour un poids total de 701 kg, chaque carton pesant 820 grammes. L’enquête a révélé que 590 plaquettes étaient enveloppées dans un film plastique transparent, tandis que les 13 restantes ne possédaient pas d’emballage extérieur. Par ailleurs, les enquêteurs ont trouvé 40 sacs étanches rouges non utilisés, 15 lampes submersibles, deux chaînes métalliques, deux cordes, ainsi qu’une batterie destinée à alimenter les lampes submersibles, deux bandes adhésives en plastique, et des dossiers administratifs liés à l’entreprise faisant l’objet de l’enquête et appartenant à Kamel Chikhi.

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Impact et réactions officielles

Le rapport technique a indiqué que six échantillons ont été prélevés pour analyse. L’expertise a confirmé que la substance en question était de la cocaïne solide avec un degré de pureté de 85 %, destinée à la vente en gros. Elle ne peut être consommée qu’après traitement, ce qui multiplie son poids par dix, ce qui signifie que la cargaison atteindrait 70 quintaux une fois traitée pour la consommation.

À l’époque, le ministère de la Défense avait confirmé, dans un communiqué, que la Garde-frontière, en coordination avec la Gendarmerie nationale et les Douanes, avait déjoué une tentative de contrebande d’une quantité massive de cocaïne estimée à 701 kg dans la wilaya d’Oran. Cette saisie constitue la plus grande quantité de drogue jamais interceptée en Algérie depuis 2012, lorsque 165 kg de cocaïne avaient été saisis, dissimulés dans de la poudre de lait importée de Nouvelle-Zélande.

Pour rappel, le dossier « Cocaïne El-Boucher » avait été transmis par le juge d’instruction de la 9ᵉ chambre de la Cour de Sidi M’hamed, le 23 mai 2021, au procureur général près le Conseil de la justice d’Alger, qui l’avait ensuite transféré à la chambre d’accusation de la même juridiction. Cette dernière avait rejeté, le 30 juin 2021, les demandes de la défense visant à obtenir la libération de tous les prévenus détenus, et avait finalement décidé de renvoyer le dossier devant la Cour criminelle de première instance de Dar El Beida.

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