Le procès en appel de l’affaire opposant les héritiers du regretté chanteur kabyle Lounès Matoub, notamment Malika et Aldjia Matoub, respectivement sœur et mère du défunt, à cinq maisons d’édition, s’est déroulé jeudi à Tizi Ouzou. Le procureur de la République a requis l’aggravation des peines prononcées en instance
Les éditeurs que sont Akbou Music, Izem, Sharaphone, Azwaw et Sawt El Andalib, sont accusés d’avoir commercialisé des CD contrefaits du chanteur, assassiné à Thala Bounane le 25 juin 1998.
Les personnes représentant les deux parties opposées étaient présentes à l’audience, tandis que le représentant de l’Office national des droits d’auteur, également partie prenante dans cette affaire, était absent. Devant le juge, les cinq accusés ont nié en bloc les faits qui leur ont été reprochés s’agissant des produits artistiques du chanteur ayant fait l’objet de piratage. Ils ont indiqué que des produits ont été truqués avant même la mort de Lounès,
pour être commercialisés après 1998. De leur côté, les avocats de la famille ont arboré des CD de chanteurs étrangers commercialisés au nom de certains des éditeurs accusés, sachant que ces derniers ont répondu qu’aucun contrat n’a été signé au préalable avec ces artistes.
Le 19 juillet dernier, le tribunal correctionnel près la cour de Tizi Ouzou a condamné chacun des cinq accusés à une année de prison ferme assortie de 100 000 DA d’amende, en plus de le retrait du marché de tous les CD reproduits illégalement. Malika Matoub avait reproché à ces éditeurs d’avoir édité plusieurs compilations, des albums de son frère, notamment des best of, sans l’accord préalable des héritiers du chanteur.
Elle dit aussi avoir saisi les maisons d’édition par écrit afin de régler à l’amiable le différend existant après l’assassinat du Rebelle, mais en vain, car ces derniers ne répondront à aucune de ses correspondances, ce qui poussera la famille à déposer plainte pour réparation en 2005. Après le réquisitoire du représentant de l’Etat, le verdict est mis en délibéré pour le 12 janvier prochain.
Aissa Moussi