Le procès des jeunes chômeurs de la ville de Ouargla poursuivis pour atteintes à l’ordre public, à incitation à l’attroupement non armé, a provoqué hier, des émeutes dans la ville de Ouargla. Tout a commencé lorsque des jeunes chômeurs venus en masse pour assister au procès en appel d’un groupe de jeunes chômeurs comparus à la barre. Les services de sécurité sont intervenus pour empêcher ces jeunes déterminés à tenir un rassemblement devant le siège de la Cour.
A la fin du procès, le procureur a requis deux mois de prison avec sursis contre Tahar Belabès et les autres.
Le verdict final sera prononcé le 12 mars prochain. Révoltés par la présence policière, les jeunes chômeurs se sont dirigés directement vers le siège de l’Agence nationale de l’emploi (Anem), de la wilaya de Ouargla, et ce, pour réclamer des postes d’emploi.
Une fois sur les lieux, ils ont, selon un membre de la CNDDC, les jeunes manifestants ont fermé la route, ce qui a fait intervenir les services de sécurité. Ils sont utilisé la force pour disperser la foule, un agissement qui déplaît à ces jeunes, qui ont réagi par des jets de pierres, donnant ainsi le coup de départ aux violents affrontements entre les deux parties.
Les jeunes révoltés se sont dirigés par la suite, vers le siège de la daïra de Ouargla. La raison : les protestataires ont intégré, pour la première fois, l’accès au logement dans leur plateforme de revendications.
En plus des revendications sociales, les manifestants ont voulu par leur action, répondre au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a qualifié leur mouvement de séparatiste.
Ces jeunes ont déploré les propos de Premier ministre, qu’ils qualifient d’ »inadmissibles ». A ce titre, ils promettent de durcir le ton et de multiplier les actions de protestation dans le futur. Par ailleurs, le procès des 15 jeunes arrêtés dans la ville de Laghouat, le mois dernier, a été reporté au 12 du mois prochain et n’a pas provoqué d’émeutes.
Le sit-in tenu devant le siège du tribunal s’est déroulé dans le calme. Notons que la LADDH ainsi que les réseaux des avocats défenseurs des droits de l’Homme ont chargé des avocats à plaider bénévolement en faveur de ces jeunes chômeurs.
Par Rachid Chihab