C’est aujourd’hui que s’ouvrira, au tribunal correctionnel d’Akbou, le procès des 8 non-jeûneurs d’Ighzer Amokrane, qui pour rappel a été renvoyé le 6 septembre pour absence d’un accusé et des deux témoins.
Les 8 personnes sont accusées de «non-respect et d’atteinte à l’un des préceptes de l’Islam».
Dans la rue, rendez-vous est donné pour une forte mobilisation des citoyens, ce matin, en faveur des accusés, lesquels n’ont pas cessé de manifester tout leur soutien et affection envers les 8 jeunes incriminés, comme le témoigne l’accusé principal, Chikaoui Arab, 27 ans :
«Toute la période qui a séparé le procès de demain (aujourd’hui, ndlr) je l’ai passée quelque peu perturbé, parce que j’estime que je n’ai pas fait quelque chose de grave. C’est pas juste, normalement on ne me juge pas parce que la non-observance du jeûne n’était pas en public (…).
J’ai reçu beaucoup de marques de soutien de la part de mes concitoyens, des étudiants de l’université de Béjaïa et des membres du mouvement associatif de la région ainsi que ceux de la LADDH de Béjaïa. Je garde espoir pour un verdict juste et équitable», nous dit tout ému Chikaoui. Un sit-in est prévu aujourd’hui devant le tribunal d’Akbou pour exiger la relaxe pure et simple des accusés.
Des membres de la LADDH de Béjaïa, conduits par Salhi Saïd, des membres du collectif Forum Kabylie, des militants du MAK (autonomistes), d’anciens animateurs du mouvement citoyen et des citoyens anonymes de la région seront présents à ce sit-in afin de soutenir les 8 jeunes accusés, d’autant plus que le procès intenté aux jeunes hommes est considéré comme «incongru» vu «le flou qui entoure l’article 144 bis 2 du code pénal», s’accordent à dire les avocats des accusés.
D’ailleurs, Salhi Saïd, responsable du bureau de la LADDH de Béjaïa, appelle à revoir l’article de la discorde, en ce sens qu’il ne cite pas expressément les faits reprochés aux 8 jeunes accusés, qui, pour rappel, ont été appréhendés dans la gargote de Chikaoui Arab (le principal accusé), sise au centre commercial de la ville, en train de manger vers midi, en plein mois de Ramadhan, pour être conduits aux commissariat d’Ighzer Amokrane par les agents de police.
Par A. Yahiaoui