Procès de l’autoroute Est-Ouest : Les accusés nient en bloc

Procès de l’autoroute Est-Ouest : Les accusés nient en bloc

Au quatrième jour du procès de l’«Affaire de l’autoroute Est-Ouest», les principaux accusés qui sont passés à la barre semblent avoir adopté la même stratégie de défense : nier en bloc toutes les accusations portées à leur encontre. Ils affirment qu’ils n’ont plongé dans aucune affaire de corruption et que chacun d’eux n’a rien à se reprocher.

Après Chani Medjdoub, principal accusé dans cette affaire, Mohamed Bouchama, ex-SG au ministère des travaux publics, c’était au tour de Mohamed Khelladi, de l’agence nationale des autoroutes (ANA) de passer en milieu d’après midi à la barre. Dans sa longue intervention, il a notamment souligné que avoir été «recruté en 2006 comme directeur des études à l’agence nationale des autoroutes par Mohamed Bouchama (également président du conseil d’administration de l’ANA)».

«J’ai été appelé pour sauver le projet (d’autoroute), qui avait quelques difficultés», a-t-il dit, avant de préciser que «je n’ai jamais participé à l’octroi des marchés ou à l’ouverture des plis».  Il a réfuté toute participation ou implication dans une quelconque opération de corruption ou de commissions pour l’octroi de marchés à des entreprises de réalisation. «Les appels d’offres ont été faits avant mon entrée à l’ANA’ », a-t-il dit.   Auparavant, Mohamed Bouchama avait également nié être impliqué dans une quelconque opération de corruption. «Il y a eu des rumeurs infondées sur des pots de vin ayant marqué la passation de marchés» dans la réalisation du projet de l’autoroute est-ouest, a-t-il affirmé.   «Rien de tout cela n’est vrai, et les marchés sont conformes» à la législation, a t-il répondu aux questions du président du tribunal.         Le principal accusé dans cette affaire très médiatisée, Chani Medjdoub, avait quant à lui nié en bloc les accusations portées contre lui, et est revenu longuement sur les conditions de sa détention et les parties, selon lui, à l’origine de son arrestation. Il a également récusé les accusations portées contre lui et mentionnées dans l’arrêt de renvoi de versement de «pots-de-vin» à des responsables du ministère des travaux publics en contrepartie de l’obtention de projets pour l’entreprise chinoise Citic-Crcc.  Chani Medjdoub, Mohamed Bouchama et Mohamed Khelladi comparaissent en état de détention. L’affaire a éclaté en 2009, et plusieurs ex-hauts responsables dont des ministres, avaient été cités dans le volumineux arrêt de renvoi de 250 pages lors du début dimanche du procès. Ce procès a été reporté à deux reprises au cours de la session criminelle 2014 du tribunal criminel d’Alger.  L’acte d’accusation à l’encontre des personnes (physiques et morales) impliquées dans cette affaire porte sur des délits « d’association de malfaiteurs, corruption, blanchiment d’argent, trafic d’influence et dilapidation de deniers publics ».

R. N.