Le coup d’envoi du procès des 26 personnes impliquées dans le trafic d’essence à la station du Caroubier sera donné aujourd’hui par la présidente du pôle judiciaire du tribunal d’Alger, Mme Seloua Derbouchi Mekhloufi.
Cette dernière a renvoyé, le 2 octobre dernier, ce procès dans le but de permettre au procureur de la République d’exécuter les mandats d’arrêt lancés contre trois prévenus.
L’ affaire avait été renvoyée le 2 octobre dernier et ce dans le but de permettre au procureur de la République d’exécuter les mandats d’arrêt lancés contre trois prévenus.
Ces derniers, qui se sont présentés hier à la barre, ignoraient que la chambre d’accusation de la cour d’Alger avait lancé contre eux des mandats d’arrêt suite à l’appel introduit par le procureur de la République quant à l’ordonnance, émanant du juge d’instruction, les remettant en liberté provisoire.
Les trois mis en cause ont été conduits par les services de la police judiciaire, en faction au tribunal d’Alger, au bureau du représentant du parquet de la République pour que leur soit notifiée la décision de leur incarcération.
Ayant été informés par le parquetier, les inculpés, qui exerçaient en qualité de chauffeurs à la station d’essence du Caroubier, ont été immédiatement transférés vers l’établissement pénitentiaire de Bab Edjedid (ex-Serkadji).
C’est aujourd’hui qu’ils devront répondre aux accusations qui pèsent sur eux, et ce face au juge d’instruction de la 9e chambre du pôle judiciaire d’Alger et aux juges de la chambre d’accusation.
Les inculpés sont poursuivis, selon l’ordonnance de renvoi établie par le juge de la 9e chambre pénale, pour plusieurs chefs d’inculpation, entre autres : association de malfaiteurs, faux et usage de faux dans des documents administratifs et comptables ainsi que trafic d’influence. Parmi les prévenus figurent des employés, des administrateurs et des chauffeurs, tous incarcérés à l’établissement pénitentiaire d’El-Harrach.
Les prévenus sont, par ailleurs, accusés d’avoir détourné pas moins de 300 000 m3 d’essence de la station du Caroubier et d’avoir cédé ces importantes quantités à des prix symboliques. Par exemple, le prix de la citerne est de 60 millions de centimes, alors qu’elle est vendue à 42 millions de centimes.
Il convient de signaler que le préjudice matériel causé à l’entreprise est de l’ordre de 5 milliards de centimes. L’enquête préliminaire a été menée par les éléments de la police judiciaire de la Sûreté de la daïra d’Hussein Dey, sur la base de renseignements fournis par l’ancien responsable de la sécurité au sein de l’entreprise.
Ce dernier, qui a été relevé de ses fonctions par l’administration au lendemain de ces dénonciations, a été entendu par le juge d’instruction chargé du dossier en qualité de témoin à charge : « Je ne pouvais pas rester les bras croisés et voir d’importantes quantités d’essence détournées au vu et au su des responsables de l’entreprise.
Ces derniers sont, d’une manière ou d’une autre, complices… «. Par ailleurs, et grâce à une souricière tendue par la police judiciaire, le gérant de la station et le chauffeur ont été arrêtés en février dernier, au moment même où ils s’apprêtaient à détourner un camion plein d’essence.
Pour rappel, le renvoi a été mal accueilli par certains avocats de la défense, à l’instar de Me Khiar Tahar, et par la cliente de ce dernier qui a failli agresser une journaliste d’El-Salam dans le hall de l’ancien palais de Justice, situé à Abane-Ramdane.
Redouane Hannachi