Procès de l’affaire Achour Abderrahmane-BNA,La défense promet des «révélations fracassantes»

Procès de l’affaire Achour Abderrahmane-BNA,La défense promet des «révélations fracassantes»

L’audition des mis en cause dans le procès de l’affaire Achour Abderrahmane-BNA s’est poursuivie hier pour la seconde semaine. Ce dimanche, le président du tribunal criminel a entamé l’audition du troisième groupe qui compte notamment les beaux-frères de Achour Abderrahmane, ses amis et le directeur régional de la BNA.

Le fait marquant de ce sixième jour du procès demeure l’audition de l’ex-directeur régional de la BNA. Ce dernier a rejeté lors de son passage à la barre toutes les accusations contenues à son encontre, dont «la particularité de la relation qui le lie à Achour Abderrahmane». M. Dahmani dira à ce propos : «J’ai exercé ma responsabilité de banquier dans le respect des procédures mises en place.» Or, la particularité de l’audition de Dahmani réside dans l’entrée en matière de la défense de Achour qui a voulu saisir l’opportunité du passage à la barre de l’ex-directeur régional de la BNA pour «relever certaines anomalies dans le dossier». Il s’agit, notamment, de l’encaissement, voire de la validation de près de 250 chèques au nom de Achour Abderrahmane, alors que celui-ci se trouve à l’étranger, plus exactement au Maroc. «La question posée par la défense à M. Dahmani a été rejetée par le président du tribunal criminel qui a considéré qu’il s’agissait là d’une plaidoirie». Cela étant, l’audition du second groupe des mis en cause dénote l’allure que prend le procès en attendant l’entrée en scène du principal mis en cause dans cette affaire, en l’occurrence Achour Abderrahmane. L’audition de ce dernier est attendue à la fin de la semaine. Les avocats de la défense que nous avons rencontrés ce dimanche promettent de faire des révélations. Ils considèrent que le travail accompli par le juge instructeur était «incomplet et beaucoup de zones d’ombre n’ont pas été élucidées». «Le juge s’est limité uniquement aux traites et chèques de cavalerie, laissant de côté tout ce qui pourrait impliquer des personnalités de l’Etat. Il n’a pas approfondi l’enquête sur l’origine des fonds d’Achour, de ses proches, famille et associés, du fait qu’ils ont été amassés durant les années 1999-2005, au cours desquelles Achour a commencé ses transactions», indique-t-on. D’un autre côté, certains observateurs s’accordent à dire que l’instruction n’a également pas abordé le volet des «crédits complaisants ayant été accordés à Achour Abderrahmane, par la BNA, avec des garanties largement insuffisantes». A titre d’exemple, on indique que «le 18 août 2001, Achour a présenté un bien immobilier d’une valeur de 1 million de dinars et la banque lui a accordé un montant de… 650 millions de dinars. Entre 2000 et 2005, Achour a bénéficié d’au moins une vingtaine de prêts d’une valeur de 650 millions de dinars chacun, sur la base de garanties souvent surévaluées et ne couvrant même pas le un dixième du crédit. Ce qui prouve que quelque part, certaines parties font en sorte que la vérité sur le dossier Achour Abderrahmane ne soit pas connue».

A. B.