Les habitants d’Aïn Legredj, localité relevant de la daïra de Beni Ourtilane, au nord de la wilaya de Sétif, sont montés au créneau, hier, en réaction au procès, demain, des 23 de leurs concitoyens accusés d’outrage à fonctionnaires dans l’exercice de leur fonction, enlèvement et séquestration. Un procès qu’ils ont qualifié de “provocation”, voire d’“intimidation”. Aussi, ont-ils déclenché une grève générale où commerces, établissements scolaires et administrations publiques dont l’APC, l’agence ADE, la poste et autres structures étaient fermés en signe de solidarité avec les citoyens convoqués en citation directe après avoir été auditionnés par la brigade de recherche du groupement de Gendarmerie nationale de la wilaya.
Soulignons aussi qu’aucune enquête préliminaire n’a été ouverte par les services de la brigade de Gendarmerie nationale territorialement compétente. “Le fait que 23 citoyens aient été convoqués par la justice, sans qu’une enquête des services de sécurité de la localité ne soit ouverte afin de déterminer les tenants et aboutissants de cette affaire, est un vice qui montre que c’est une affaire bâclée. Pis encore, le chef de daïra qui se constitue partie civile est contraire à la loi vu qu’il représente l’État et des citoyens cités dans l’affaire n’étaient même pas présents”, nous dira un représentant du collectif d’avocats, tous membres de la Ligue des droits de l’Homme et du conseil du bâtonnat de Sétif, lors d’un point-presse. Et de renchérir : “Nous nous demandons pourquoi le dossier refait-il surface aujourd’hui, alors que nous sommes à la veille des élections législatives (les convocations ont été reçues le 3 mai) ?”
Rappelons que les faits de cette affaire remontent au 12 octobre de l’année 2014 quand les citoyens de la commune ont observé un mouvement de protestation pour revendiquer, entre autres, la remise en état du réseau routier, l’eau potable et dénoncer l’absence d’infrastructures économiques et culturelles, la dégradation du cadre de vie, ainsi que d’autres problèmes intimement liés au développement de leur commune, après avoir bloqué, pendant plusieurs heures, l’axe routier reliant Sétif-Béjaïa.
Des citoyens que nous avons contactés nous ont déclaré qu’après l’échec des négociations avec le chef de daïra et le président de l’APC, ils ont demandé la venue du wali, cependant, ce dernier ne s’est pas déplacé et la crise n’a connu son dénouement qu’après intervention de sages et de notables de la localité.