Ce jeudi matin s’est ouvert au tribunal criminel près la cour de justice de Annaba, le procès des huit personnes poursuivies dans l’affaire de pédophilie, viols, production et commercialisation de films à caractère pornographique, avortement, création de lieu de débauche et incitation à la débauche, non-dénonciation de crime et sollicitation de privilèges indus notamment, selon l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation. Le verdict est finalement tombé : 7 ans de prison pour Baroche et 5 ans pour son chauffeur.
Toutefois, le début du procès a été marqué par un certain flottement dans la prise de décision d’évacuer la salle pour des auditions à huis clos, à la demande de la défense des victimes dont certaines étaient encore mineures au moment des faits. Au début, le président du tribunal Brahim Mamène avait exclu l’évacuation des journalistes de la salle d’audience, estimant qu’il s’agit d’un procès normal et que les sentences qui seront prononcées au nom du peuple algérien «ne peuvent qu’être équitables» et doivent être portées à l’opinion publique à travers les médias. Mais ce n’était pas l’avis de la défense des accusés et des parents des victimes qui maintenaient leur exigence de faire évacuer la salle.
De ce fait, la séance fut levée et la cour s’est retirée durant une vingtaine de minutes, lors desquelles il y aurait eu des discussions qui ont abouti à l’évacuation des journalistes de la salle où il ne devait rester en principe que les jurés de substitution pour un éventuel remplacement de ceux déjà désignés, les accusés, les victimes et les avocats. Mais grande fut la surprise des gens de la presse, pour la manière de leur évacuation par le service d’ordre qui fut à la limite de la correction. La présence des journalistes dans ces lieux était dictée uniquement par leur souci d’informer du déroulement du procès d’une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre depuis sa découverte à la fin du mois d’avril 2012. Malheureusement, ils ont constaté la non-évacuation de plusieurs autres personnes qui ne devaient pas être là vu la décision souveraine de la cour d’instaurer le huis clos. Le déroulement du procès s’était étalé de jeudi à 9h jusqu’à h du matin du lendemain vendredi, sans pour autant prendre fin. Il a repris le vendredi à 9h du matin pour enfin se terminer en début de soirée du même jour. Les quelques échos et même le verdict ont été glanés par les journalistes grâce à l’amabilité de certains avocats de la défense dont maîtres Mustapha Anouar, président de l’Ordre national des avocats, Mesbah, Boutamine, Farah, Kadi, du barreau de Annaba, Ould el Hocine Drifa, du barreau d’Alger, et deux autres des barreaux de Constantine et d’Oran qui se sont relayés pour défendre leurs mandants. Ainsi, nous avons appris que le représentant du ministère public a requis 10 ans de prison ferme pour Baroche, l’ex-vice-président de l’APC de Annaba Abdenasser S. et Ridha B., le chauffeur du Français. Pour l’employée de l’administration, A. Fadhila, et le gynécologue Youcef M., le procureur a requis 5 ans de prison. Ces cinq mis en cause sont incarcérés depuis fin avril 2012 à la maison d’arrêt de Bouzaâroura, commune d’El Bouni (Annaba). Pour les trois autres médecins, deux gynécologues et un généraliste, le représentant du ministère public a demandé trois ans de prison. Ce procès aura duré deux jours et une nuit avec une suspension de quelque sept heures.
A. Bouacha