Problématique des statistiques: Des aveux et des regrets

Problématique des statistiques: Des aveux et des regrets

La problématique des statistiques en Algérie refait surface ces derniers jours. L’activité politique récente a remis au goût du jour le débat sur le chiffre statistique et sa fiabilité. Le sujet qui reste toujours d’actualité ne cesse d’être critiqué par différents experts du domaine. En fait, ce sont les déclarations du secrétaire d’Etat chargé de la Prospective et des Statistiques, Bachir Messaitfa, qui a participé à la 6ème réunion conjointe des ministres africains de l’économie, des Finances et de la Planification, à Abidjan, qui ont étonné plus d’uns.

Ce dernier a mis en exergue la proposition de l’Algérie aux pays africains pour la formation de cadres spécialisés en statistiques. Les experts estiment que cette proposition est venue un peu en retard alors qu’il fallait y penser plutôt, surtout pour l’Algérie qui est très en retard dans ce domaine. Pis encore, Messaitfa a indiqué en outre que l’Algérie était prête à mettre des capacités en matière de formation en statistiques au service des pays africains désirant »l’appropriation des outils et des techniques de planification stratégique ».

Qu’en est-il de cette initiative en Algérie ? s’interrogent les spécialistes. Ces derniers ont à maintes reprises attiré l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de promouvoir le domaine des statistiques en mettant tous les moyens nécessaires, matériels et humains afin d’avoir des chiffres crédibles, qui peuvent servir dans le développement économique du pays. Le champ des chiffres en Algérie se limite à la statistique publique. Productrice d’agrégats importants pour la conduite d’une politique économique (PIB, Taux de chômage, Taux d’inflation,…etc.), la statistique publique a fait l’objet de soins particuliers tant sur le point de la méthodologie que des ressources qui lui ont été affectées dans des pays ayant de solides traditions de production de l’information statistique.

Le pivot de ce système en Algérie est l’Office National des Statistiques (ONS). De par cette position dans le système statistique, l’ONS n’a pas échappé à la critique. Beaucoup pensent que les chiffres avancés jusqu’ici sont loin d’être crédibles, surtout pour ceux qui sont liés au taux de chômage. Pour le secrétaire d’Etat charge de la Prospective et des Statistiques cela est dû à la multiplicité des centres de production de l’information statistique, ce qui altère la crédibilité des chiffres officiels et donne l’impression que ladite information est sujette à un grand tiraillement. Si on ajoute à cela les chiffres que présentent les centres étrangers et les rapports internationaux, la situation est encore plus critique.

Messaitfa dit comprendre la méfiance de l’opinion publique. Pour résoudre cette problématique, selon lui, son département travaille au lancement d’un système statistique national, en mesure de sauvegarder des données unifiées qui seront à la portée de tous les opérateurs économiques et sociaux. Ce système mettra en exergue la méthodologie référentielle dans les statistiques, ce qui implique un contenu consistant et solide en ce qui concerne la transmission complète de la réalité économique et sociale, d’un point de vue statistique.

I. B.