Un cadeau douteux aux lycéens
De possibles changements feront leur entrée dans les conditions de déroulement du Bac.
Des études sur un éventuel allègement des conditions de déroulement du Bac sont menées au niveau du ministère de l’Education nationale. Toutefois, le ministère affirme que pour le moment rien n’est fait et qu’ «il s’agit seulement d’une réflexion et rien n’a encore été décidé». D’ailleurs, plusieurs propositions ont été présentées. L’étude est faite à la base de comparaison entre divers systèmes éducatifs de par le monde.
Parmi les possibles changements figurent, en premier lieu l’institution d’une deuxième session du baccalauréat pour les élèves ayant obtenu entre 9 et 10 de moyenne au Bac.
Dans ce cadre, le ministre de l’Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, avait expliqué qu’une réflexion était engagée pour «étudier comment instituer une session de rattrapage pour des élèves qui ont une moyenne entre 9 et 10, et leur permettre de passer deux ou trois épreuves essentielles du Bac». Aussi, la réintroduction du contrôle continu dans la fiche de synthèse, ainsi que la réduction du nombre de jours du déroulement des épreuves de l’examen.Pourtant, une énigme reste à élucider, elle consiste dans le moment où ces allègements ont été annoncés. En effet, l’examen du Bac se déroulera dans sept mois, ce qui fait que ce débat est précoce. Ce qui fait dire aux observateurs que «ce cadeau dédié aux lycéens est douteux». «S’agit-il de les calmer pour éviter toute tentative de manifestations?» s’interrogent les mêmes observateurs.
Ou alors ces allégements ont-ils un quelconque rapport avec la présidentielle d’avril prochain? De ce fait, l’état redoute qu’un débrayage dans le secteur névralgique qu’est l’éducation ne vienne perturber ces élections. Néanmoins, ces allègements témoignent de la médiocrité du système et du niveau scolaire du pays.
En effet, l’objectif de ces changements est de donner une deuxième chance aux élèves pour se rattraper, tandis que l’objectif souhaité en premier lieu et qui est enfoui dans le sillage de l’autre, n’est en fait que de gonfler les statistiques à travers le repêchage des élèves ayant entre 9 et 10 de moyenne. Ce qui laisse croire que le niveau n’est pas important mais les statistiques, elles, le sont au vu de cette démarche inédite.
En suivant cette logique, pourquoi ne pas mettre aussi une 3e session pour les élèves ayant obtenu entre 8 et 9 de moyenne et ainsi de suite? Ce qui fera certainement le bonheur de tout le monde, tous les élèves auront leur Bac, et les statistiques, elles, grimperont en flèche.
Au lieu de procéder à des allègements, ce serait encore plus judicieux si on procédait à l’enrichissement du programme scolaire qui est plus au moins superficiel et qui laisse à désirer. Les élèves qui ne mènent plus de recherches dans les bibliothèques et qui adoptent le principe «copier-coller» illustrent bien la situation du niveau actuel. sans pour autant que leurs instituteurs leur fassent la remarque, puisque, eux aussi, recourent à cette attitude.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le niveau a dramatiquement chuté, et qu’il continuera de chuter encore plus bas si on ne prend pas les mesures nécessaires et adéquates pour mettre fin à ce constat amer.
