Prix des produits agricoles : des déclarations “déconnectées” de la réalité

Prix des produits agricoles : des déclarations “déconnectées” de la réalité

Depuis plusieurs semaines, les prix des produits agricoles flambent en Algérie. De son côté, le ministre de l’Agriculture parle d’une production disponible en quantité suffisante. Si l’hypothèse d’une demande qui dépasse l’offre est ainsi réfutée, où se situe donc le problème ?

Intervenant lors d’une séance au Conseil de la nation consacrée aux questions orales des sénateurs, le premier responsable du secteur agricole affirme que la production agricole est disponible en quantité suffisante.

Plus encore, il déclare que la production actuelle peut même permettre à l’Algérie d’exporter de grandes quantités de produits agricoles, évoquant ainsi une situation confortable et une production excessive.

Dans son argumentatif, le ministre de l’Agriculture Abdelhamid Hemdani cite le rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui classe l’Algérie sur la liste bleue de l’ONU en matière de sécurité alimentaire.

En effet, il s’est même réjoui de la « réalisation de la sécurité alimentaire du pays ». Cependant, la réalité du marché des fruits et légumes et des viandes, notamment blanches, ne reflète guère une telle situation. Les prix enregistrent toujours des flambées aussi inédites qu’exorbitantes.

« De la pomme de terre à 50 DA dites-vous ? »

Le problème s’avère donc complexe, d’autant que la situation de confort, voire d’excès de production, évoquée par le ministre devra logiquement avoir un impact inéluctable sur les prix. Pis encore, le cas de la pomme, à titre d’exemple, suscite moult interrogations.

Alors que son prix a dépassé toutes les bornes, la dernière démarche des pouvoirs publics visant à assurer la vente au consommateur à 50 DA le kilogramme n’ont visiblement pas abouties aux attentes escomptées.

En effet, les opérations de déstockage de grandes quantités, menées depuis quelques jours par les deux départements concernés (agriculture et commerce), pour une vente à 50 DA le kg ont eu l’effet contraire. Actuellement les prix de ce produit varient entre 100 et 130 dinars le kilo.

Encore une fois, les déclarations officielles ne reflètent aucunement la réalité. La question de savoir « où est le problème » est encore posée sans pour autant avoir de réponse.