Jetant le pavé dans la mare, le président du syndicat national des marins-pêcheurs de l’UGCAA, Hocine Bellout, monte au créneau pour montrer du doigt certains mandataires spéculateurs qui ont augmenté les prix du poisson bleu. Cette année, le marché a été littéralement inondé de grandes quantités d’anchois réduisant le prix au tiers de son cours habituel, passant de 450 à 150 DA le kilo seulement.
Cependant, cette aubaine qui a profité au consommateur, n’a pas duré longtemps après la réaction des spéculateurs qui n’ont pas admis la réduction de leur gain», indique-t-il. «Pour grimper faire les prix, certains ont eu recours à des artifices en rejetant carrément le poisson pêché pour sevrer le marché et juste après les prix repartent à la hausse atteignant jusqu’à 450 DA le kilo», dénonce-t-il, précisant qu’au centre du pays et à l’ouest, malgré des prix bas, 70 DA le kilo d’anchois à Ghazaouet et 150 DA/kg à Alger et Tipaza les pêcheurs n’ont pas cessé de travailler.
« Certains poissonniers profitent de l’ignorance des consommateurs en leur fourguant à la place de la sardine un tout autre poisson nocif, un genre d’allache couplé avec le saurel, interdit à la vente car à l’origine de diarrhée et de fièvre », prévient-t-il, avant de solliciter les services de la DCP, les services vétérinaires et les gardes-côtes à faire convenablement leur travail.
A en croire M. Bellout, le manque de pêcheries est un autre facteur qui contribue à l’anarchie qui sévit actuellement en matière de commercialisation du poisson. Pour étayer ses propos, il affirme : «A Skikda, pour ne citer que cet exemple, cela fait 25 ans que la pêcherie est fermée. L’ex-wali a quitté Skikda sans tenir sa promesse de la rouvrir, les élus qui se sont succédés à la tête de l’APC de Skikda n’ont pas fait mieux de leur côté» .