Prix du pétrole : le plus dur est à venir…

Prix du pétrole : le plus dur est à venir…

Il va falloir se préparer durablement aux années de vaches maigres. Le redressement des cours du pétrole à un niveau moyen n’est pas pour demain.

La directrice du fond monétaire internationale (FMI), Mme Christine Lagarde à fait une révélation qui a de quoi inquiéter pour l’Algérie. « Les marchés à terme ne laissent entrevoir qu’un léger redressement des cours à environ 60 dollars le baril en 2019″ a lâché vendredi Mme Christine Lagarde à Yaoundé (Cameroun) lors d’une rencontre avec les ministres des Finances de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

C’est assurément une mauvaise nouvelle pour l’Algérie qui fondait l’espoir que les prix du pétrole puisse se redresser sensiblement à hauteur de 60 dollars au moins pour supporter le choc.

Il n’en sera rien à entendre la patronne du FMI dire que les prix devraient « rester durablement bas ». Notre pays qui dépend quasi exclusivement de la rente pétrolière dans le financement son budget, parait pour le moins mal embarquée en ce début de l’année 2016.

Alors qu’ils ont déjà perdu 70 % de leur valeur depuis juin 2014, les cours du brut vont continuer à régresser jusqu’à l’horizon 2019 selon les prévisions de Christine Lagarde.

Pas de hausse avant 2019

« Le défi est d’autant plus redoutable qu’à la différence des cycles précédents, les prix devraient cette fois-ci rester durablement bas », souligne-t-elle évoquant des facteurs objectifs qui contribuent à une surabondance de l’offre.

La patronne du FMI cite notamment l’avènement du pétrole de schiste américain, l’évolution du comportement stratégique de l’OPEP et l’augmentation des exportations iraniennes.

En clair ce n’est pas demain la veille que les prix vont reprendre la tendance haussière alors que le conflit syrien qui a irradié le marché ne semble pas prêt d’être résolu.

En effet, l’Arabie Saoudite qui est l’un des premiers producteurs du monde continue d’inonder le marché avec 10 millions de baril par jour pour espérer mettre en difficulté ses adversaires la Russie et l’Iran.

Dans sa volonté de « punir » ces alliés d’Al–Assad, la pétromonarchie provoque des dégâts économiques terribles pour des pays membres du cartel OPEP comme l’Algérie.

L’Algérie a vainement tenté de faire entendre raison à Ryad tant celle-ci constitue un pion des américains dans leur guerre de position dans la région contre la Russie de Poutine.

Le FMI pessimiste

Aussi, Mme Lagarde a cité le « repli » de la consommation de pétrole aux Etats-Unis et la faiblesse générale de l’activité économique, notamment dans les pays émergents comme un autre facteur ayant impacté l’effondrement des cours du brut.

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les pays africains exportateurs du pétrole ne pourront même pas compter sur le marché chinois tant ce pays a procédé d’après elle à un « rééquilibrage » de son modèle de croissance.

Au final, l’économie de la Chine a de moins en moins besoin de pétrole, puisque, souligne Lagarde il a été constaté une « baisse de la demande des matières premières dont le pétrole ».

C’est l’inquiétant tableau de bord d’un pétrole durablement pas cher auquel l’Algérie doit s’adapter. De fait, le gouvernement est mis en demeure de résoudre une équation bien  délicate : comment trouver de l’argent avec une économie en panne sans toucher aux acquis sociaux de millions d’algériens ? ça  ne va pas être facile, c’est le moins qu’on puisse dire…