Les chiffres officiels du marché du bétail écartent un déséquilibre entre l’offre et la demande avec quelque 22 millions de têtes ovines. Néanmoins, les spécialistes n’excluent pas d’autres facteurs de la hausse, comme les conditions climatiques ainsi que la spéculation, dont le rôle sera déterminant pour le prix du mouton pour la fête du sacrifice.
Un mois nous sépare de la fête du mouton et les questions relatives aux prix ainsi qu’à la spéculation refont surface. L’une des inquiétudes à l’ordre du jour concernera en premier lieu l’impact qu’auront les pluies sur le prix du mouton. L’apport que font les éleveurs et commerçants du secteur entre les pluies et le prix du mouton se justifie du fait que les éleveurs préfèrent élever pour plus longtemps leur bétail puisque la saison est annoncée pluvieuse et donc prometteuse pour réduire les frais d’élevage. Une approche qui suscite déjà des interrogations sur ce que coûtera la fête du sacrifice cette année.
Outre que la traditionnelle spéculation que connaît le marché du bétail à l’approche de l’Aïd, les opinions divergent sur le prix du mouton cette année. Alors que du point de vue de quelques éleveurs et commerçants, la hausse du prix du mouton attendue cette année sera relativement liée aux conditions climatiques, une approche écartée, par contre, par l’Union nationale des paysans algériens, laquelle n’omet pas l’augmentation du prix dans le marché du bétail comparativement à l’année précédente mais sans que cette hausse ait un rapport avec les pluies importantes enregistrées et attendues pour les prochaines semaines. Et pour cause, les éleveurs «profiteront de la bonne saison agricole qui s’annonce pour l’élevage des femelles», ce qui exclura l’idée que le nombre de têtes que compte actuellement le marché ne sera pas totalement exposé à la vente. Le département de Benaïssa se montre réconfortant au sujet de l’offre et la demande dans le marché du bétail. Selon les chiffres officiels, l’Algérie compte actuellement quelque 22 millions têtes ovines, ce qui semblerait largement suffisant pour répondre à la demande nationale d’autant plus que beaucoup de foyers représentant les petites et moyennes bourses se passeront de l’achat du mouton.
À cet effet, il n’est pas attendu un déséquilibre entre l’offre et la demande, y compris une sensible hausse du prix, selon les données du marché du bétail. Néanmoins, l’angoisse des consommateurs ne serait autre que la spéculation. Cette dernière serait un facteur déterminant dans le déséquilibre entre les vraies capacités du marché et les prix déraisonnables du mouton à chaque rendez-vous de l’Aïd el kebir.
Par ailleurs, et au moment où les spécialistes s’attendent à une hausse dans le marché qui atteindrait les 3 500 Da, il a été déjà déclaré par Mohamed Alioui, secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens, que «la spéculation sera combattue à 50 % en l’absence d’intermédiaires frauduleux entre l’éleveur et le consommateur».
Ceci dit, le département de l’agriculture se mobilisera pour la lutte contre la spéculation. Des propos qui demeurent de beaux discours à entendre, puisque d’autre part, selon des spécialistes du marché, les habitués des fortunes de la fête du mouton ne rateront pas la prochaine occasion pour en tirer profit au détriment des éleveurs. Ces derniers s’estiment également «victimes» du diktat des commerçants du bétail qui font flamber les prix à leur guise sous prétexte des charges du transport et la nourriture des ovins bien qu’ils aient été achetés à des prix considérablement bas, alors que les prix du mouton prennent l’ascenseur au fur et à mesure que le jour J approche.
Yasmine Ayadi