Prix des produits importés : «Ils vont augmenter», selon l’UGCAA

Prix des produits importés : «Ils vont augmenter», selon l’UGCAA
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 L’Union générale des commerçants et artisans algériens avertit quant à une inévitable augmentation des prix des produits alimentaires importés, conséquente à la chute de la valeur de la monnaie nationale.

«Si durant le premier trimestre 2015 le dinar continue à se déprécier, il faut s’attendre à des augmentations des prix de tous les produits», prévient Hadj Tahar Boulanouar, porte-parole de l’UGCAA, joint ce jeudi matin par nos soins.



M. Boulanouar nous a expliqué en effet, que «hormis les produits subventionnés par l’Etat, certains produits  seraient inévitablement plus  chers cette année dans cette conjoncture économique difficile marquée par la chute du pétrole et la dépréciation du dinar». «Face à l’inflation, les Algériens doivent se préparer donc à se serrer la ceinture et à une probable nouvelle hausse des prix qui touchera plusieurs produits de consommation alimentaires et non alimentaires», a-t-il indiqué à propos estimant en outre que «98% des produits ne sont pas subventionnés par l’Etat». Pour lui, la dépendance accrue au marché extérieur, «le diktat des lobbys de l’importation, le défaut de régulation et la chute du prix du pétrole, sont autant de facteurs à l’origine de cette probable  hausse des prix».

«La dévaluation du dinar  aura inéluctablement des répercussions sur les produits de consommation», a-t-il explicité. Ainsi, pates, certains produits électroménagers, vêtement, tabac, produits cosmétiques, articles scolaires, boissons, conserves …), coûteront plus cher cette année. Pour certains produits agricoles comme les légumes secs ou les viandes blanches, les hausses étaient déjà visibles en fin d’année dernière. Le prix des lentilles a augmenté de plus de 40% en novembre 2014 par rapport à l’année précédente année. Pour ce début d’année, d’autres produits de consommation devraient suivre la même tendance. Certains produits alimentaires fabriqués localement tels que le  couscous, les spaghettis et bien d’autres ont augmenté déjà de 5 à 10 DA le kilo en ce début janvier. La flambée des prix  intervient au moment où les travailleurs s’attendaient à la concrétisation de l’abrogation de l’article 87 bis et du retour du crédit à la consommation, tous deux annoncés comme les bonnes nouvelles de 2015.

Enfin, l’UGCAA interpelle les pouvoirs public à agir afin de mettre en place de nouvelles mesures pour réduire la facture des importations sachant que plus de la moitié de nos besoins de consommation proviennent des importations dont plus de 50% de la zone euro. «Pour maintenir la valeur du dinar algérien, il faut mettre en place un programme basé sur la diversification de l’économie nationale, la décentralisation de la décision économique et la promotion du rôle économique des collectivités locales», a recommandé notre interlocuteur. Depuis quelques mois, la valeur du dinar a chuté d’une manière considérable, donnant le sentiment d’une érosion sensible du pouvoir d’achat. La Banque d’Algérie l’a d’ailleurs confirmé en toute fin d’année dans un communiqué qu’elle a rendu public et dans lequel elle révélait que sur les onze premiers mois de l’année 2014 par rapport à la même période de 2013, le cours du dinar s’est déprécié relativement au dollar (0,62%) et contre l’euro (1,56%).

Samia Lounes