Prix des produits de première nécessité : Faut-il rester tributaire de la fluctuation du marché international ?

Prix des produits de première nécessité : Faut-il rester tributaire de la fluctuation du marché international ?

Le renchérissement de certains produits de large consommation dont les prix ont atteint le seuil de l’intolérable est à l’origine des protestations contre la cherté de la vie.

Des jeunes, catégorie la plus fragile ont vite fait de s’en emparer. Quelles leçons retenir? D’abord notre dépendance du marché international pour la consommation quotidienne. Il suffit que la tension s’empare des produits comme le sucre, les céréales pour que nous ayions les premiers frissons.



Ce n’est pas propre à l’Algérie, la plupart des pays n’assurent pas leur sécurité sur le plan alimentaire. Les pouvoirs publics se sont attelés, dès l’annonce de la crise, en 2008, à régler ce problème, en décidant un programme de relance conséquent de l’agriculture algérienne que ce soit pour la pomme de terre, le lait ou autres légu-mes …On ne peut pas rester indéfiniment tributaire de la fluctuation du marché international dont les principaux producteurs peuvent décider «souverainement» un embargo sur les exportations, comme ça été le cas récemment pour les céréales en Russie.

Mais ce n’est pas uniquement une question de prix à l’international qui est seul en cause, il y a chez nous, un phénomène de spéculation qu’il faut éradiquer. Comment expliquer qu’une autosuffisance du pays dans la production de farine, et c’est le cas, aujourd’hui, pousse, certains commerçants qui n’ont d’yeux que pour le profit—et c’est peut être leur raison d’être—à détourner celle-ci vers la production des aliments de bétail !Ce n’est pas fini, certains produits, aussi sont carrément sous monopole, à l’image du sucre et de l’hui-le. Preuve en est, il impensable de les voir baisser lorsque ce marché international qui est à chaque fois appelé à la rescousse accuse une baisse. Deuxièmement et les pouvoirs publics le reconnaissent, l’exonération de ces produits (ils sont, selon les dispositions de l’accord avec l’Union européenne admis pour un quota déterminé , sans droits et taxes) n’a jamais été répercutée dans les prix de détail. Conscient que c’est une question de spéculation et d’un marché déréglé qu’il faut assainir, le gouvernement a décidé subitement un plafonnement des marges mais cette mesure tarde à voir le jour. N’a-t-il pas réussi à juguler, pareillement, il y a presque une année, la crise du ciment dont les prix ont défié toute concurrence ? L’emploi, de son côté est un autre baromètre de la tension sociale, ce n’est pas la faute au gouvernement d’avoir imaginé toutes les formules d’encouragement possibles à la création d’emplois, de petites entreprises, à travers les dispositifs que sont l’Ansej destiné à la jeunesse, la Cnac pour ceux qui ont perdu un emploi, l’Angem, pour les micro-entreprises. Ces structures ont atténué le choc en l’absence d’une réelle croissance de l’économie.Ils ont été affinés au fil du temps pour lever les contraintes comme les garanties bancaires mais d’aucuns diront qu’ils ont pêché par une certaine «sélectivité», dans les projets excluant du coup beaucoup de jeunes. Or, tout le monde sait que la frange la plus fragile parmi notre jeunesse, c’est sans doute celle qui n’a pas de qualifications pour monter un projet solide.

Beaucoup s’en sortiraient mieux s’ils pouvaient avoir une aide pour des projets dans le secteur des transports, les kiosques multiservices, la restauration …Et les pouvoirs publics ont vu juste en décidant de revenir sur le gel de ce type d’investissements, il y a quelques jours seulement, c’est-à-dire bien avant ces émeutes. Un allègement qui aura à coup sûr un effet positif sur la résorption de la fracture du chômage.Il ne faut pas se tromper d’analyse, notre jeunesse n’a d’autre ambition que de vivre décemment, construire son avenir ici, dans son pays qu’elle n’accepterait à aucun prix de détruire. Et l’Algérie en a les moyens pour répondre à ses attentes.