Même la courgette se fait désirer
Après être redescendue à 50 dinars, la courgette fait de nouveau parler d’elle, en s’affichant à 100 dinars le kilo.
Malgré la chaleur étouffante qui sévit en ces premiers jours d’août, les quelques clients qui ont investi la place font d’incessants va-et-vient, dans l’espoir de dénicher des fruits et légumes à bon marché. De leur côté, les marchands ne manquent pas d’imagination. Afin d’attirer les acheteurs, certains leur proposent de se servir eux-mêmes, en leur tendant un sachet. Plus futés, d’autres, qui ont fait du fardage leur spécialité, interpellent les clients, en insistant sur la qualité des produits exposés. C’est le cas de ce marchand qui a élu domicile face à la mosquée de Ben Omar. Il vend de tout, des tomates, de la laitue, des haricots verts, des poivrons, des piments, des carottes, des navets, des courgettes, mais les prix affichés n’incitent guère les clients qui ne comprennent pas les raisons de cette nouvelle flambée qui touche principalement la courgette. Vendue au tout début du mois de carême à 140 dinars le kg, ce légume est redescendu jusqu’à 50 dinars avant de voir son prix s’envoler et atteindre, hier, les 100 dinars au marché de Kouba.
Le prix des navets est considéré, lui aussi, comme excessif. Seuls les ménages friands de rechta acceptent de l’acheter à 130 dinars. Autre produit très demandé durant ce mois, les haricots verts que vous ne pouvez pas avoir à moins de 140 dinars le kg. Même les carottes ont le vent en poupe. Bien que de piètre qualité, voire impropres à la consommation, elles s’écoulent à 60 dinars le kg. Tout compte fait, il n’y a que la laitue qui est de bonne qualité, mais son prix n’est pas donné et les marchands qui la vendent ne se bousculent pas sur le marché. Il y a tout juste une semaine, elle était proposée à 140 dinars, contre 90 dinars, mercredi. Cette baisse nous laisse, cependant, loin des 35 dinars qu’elle avait affichés avant début Ramadhan.
Les vendeurs ont beau insister, en expliquant aux rares clients qui se présentent à eux que c’est de la laitue et non de la salade, mais peu se laissent tenter, arguant la cherté du produit. Les prix des fruits sont, eux aussi, relativement élevés. Alors que le raisin de bonne qualité est proposé à 180 dinars le kg, la banane, elle, affiche 140 dinars, les dattes 450 dinars et les figues de Barbarie 100 dinars.
A l’inverse, les boucheries du coin affichent toujours complet. Dès les premières heures de la matinée, elles sont prises d’assaut par de nombreux clients qui se bousculent devant les étals. Pourtant, beaucoup se plaignent du coût élevé de la viande, particulièrement celle d’agneau. 999 dinars le kilo de gigot, 999 dinars le kilo de viande d’épaule, on ne peut pas affirmer vraiment que les prix sont attractifs et à la portée de toutes les bourses.
Une vieille femme qui faisait ses emplettes, pour ne pas rentrer bredouille à la maison, s’est rabattue sur la sardine pour garnir sa table le soir parce que, selon elle, il vaut mieux acheter un kilo de sardines à 150 dinars que de débourser 1000 dinars rien que pour un kilo de viande.