L’Organisation de protection et d’orientation du consommateur, qui a saisi le Conseil de la concurrence contre les déclarations de l’Association nationale des producteurs de boissons (Apab) relatives à l’annonce de l’augmentation des prix des boissons, vient d’obtenir gain de cause.
L’Apab a déclaré en février dernier que les prix des boissons, toutes catégories confondues, seront augmentés cette année à partir de ce mois de Ramadhan.
La dévaluation du dinar, l’augmentation des prix de l’électricité, de la TVA et du carburant, la révision à la hausse des prix de certaines matières premières en particulier le sucre sont autant de facteurs qui favoriseraient cette hausse, justifie l’association.
L’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce) n’a pas attendu pour dénoncer ces déclarations et saisir le Conseil de la concurrence.
L’organisation que préside Mustapha Zebdi estime illégales et déloyales de telles déclarations. Contacté, M. Zebdi a expliqué que son geste n’était pas dans l’objectif de défendre les prix des boissons mais pour défendre le principe de la concurrence.
«C’est une pratique anti-concurrentielle et déloyale car cela veut dire que les producteurs se sont déjà entendus entre eux pour augmenter les prix des boissons, or, c’est une décision qui ne devrait pas être prise au sein d’une association dont le rôle est de débattre des problèmes liés à leur profession», a indiqué M. Zebdi qui a souligné que son association a finalement eu gain de cause auprès du Conseil de la concurrence qui a confirmé que les déclarations de l’Apab constituent une transgression par rapport à la loi sur la concurrence.
Reprenant les déclarations du Conseil de la concurrence dans un communiqué, l’Apoce a écrit : «Ces déclarations qui ont induit ou peuvent induire à encourager le producteur à augmenter les prix sont contraires aux règles de la concurrence loyale, et c’est le résultat d’un accord entre les membres de l’association», a écrit l’Apoce dans un communiqué, reprenant les déclarations du Conseil de la concurrence.
M. Zebdi qualifie cette décision, qui est une première pour une association de consommateurs, d’une victoire qui permettrait d’ouvrir d’autres portes pour rétablir le droit du consommateur. «Ceci démontre que les choses ont changé et que les producteurs doivent faire attention pour ne pas transgresser la réglementation algérienne», a déclaré le président de l’Apoce.
De son côté, Slim Athmani, qui a souhaité parler au nom du président de l’entreprise NCA Rouiba, nie le fait que les producteurs aient décidé d’un commun accord de l’augmentation des prix. Selon lui, il y a eu seulement des discussions entre certains opérateurs sur comment absorber les différentes augmentations de leurs charges.
Le président de l’Apoce, estime M. Athmani, «fait une fixation sur l’Association des producteurs algériens et en fait son fonds de commerce et il ne s’agit pas d’une attaque d’une institution contre une institution mais d’un individu contre un groupe de personnes, et c’est un acharnement personnel envers les producteurs». Selon lui, il existe une concurrence tellement acharnée, des jeux malsains et des pratiques déloyales de certains producteurs qui font dans les ventes sans facturations, qu’il ne peut pas y avoir d’entente.