C’est confirmé : 11,72 dinars, c’est le prix de revient de la baguette de pain fixé par la commission nationale des boulangers. Les boulangers sont unanimes à estimer que leur marge bénéficiaire est nulle. Et l’ultimatum de 15 jours lancé, hier, en direction du ministère du Commerce, n’est pas pour régler une situation déjà bien tendue…
C’est ce qui ressort de l’intervention faite, hier, dans la soirée, à la Chaîne trois de la radio nationale, du président de la commission nationale des boulangers, Maamar Hantour.
Ainsi, selon ce dernier, la commission nationale des boulangers, estime que le prix de revient de la baguette de pain est de 11,72 DA. Ce qui fait dire à ce responsable que les boulangers estiment que la marge bénéficiaire des prix pratiqués actuellement est nulle. «Après la réunion de la commission avec les représentants de boulangers de plusieurs wilayas du pays, nous avons soumis cette étude à l’assemblée générale qui l’a, par la suite, validée et déposée au niveau du ministère du Commerce», a indiqué M. Hantour. Il a précisé que les revendications des boulangers s’articulent principalement autour de la marge bénéficiaire. A ce propos M. Hantour reviendra sur des données relatives à l’évolution du Smig au niveau national. Ainsi, il précisera que «le Smig augmente presque chaque année alors que le prix de la baguette de pain n’a pas bougé depuis 1996. En 1996, le Smig était de 4 000 DA. En 1997, il était de 4 800 DA. 15 000 DA en 2010, et finalement en 2013, il est de 18 000 DA. Le Smig a augmenté plus de trois fois durant les dix-sept dernières années, alors que le prix de la baguette n’a pas bougé». Dès lors, il fera savoir que les boulangers menacent de recourir à une grève d’ici à 15 jours si leurs doléances ne sont pas satisfaites.
Dans une précédente intervention M. Hantour avait indiqué qu’en plus de la cherté des matières premières, les charges ont également augmenté de manière fulgurante. Il était alors revenu en détails sur cette énième étude en affirmant qu’elle a été réalisée pour un quintal de farine pour un total de 480 baguettes.
Par ailleurs, le représentant avait fait remarquer que «les boulangers doivent, impérativement, opter pour un prix national unifié, du fait que depuis quelque temps, le prix de ce produit stratégique diffère d’une région à une autre». Il avait alors plaidé pour la révision du décret exécutif de 1996. Une situation qui s’annonce bien complexe pour le ministre du Commerce, M. Benbada, qui avait tenu à mettre en avant, lors d’une récente déclaration, l’éventualité de la diminution du poids de la baguette de pain, mais aussi la subvention des autres matières entrant dans sa fabrication.
En revanche, il avait écarté une nouvelle subvention du prix de la farine, car une telle mesure, selon lui, «pèsera lourdement sur le budget de l’Etat». Il a également déclaré qu’il avait affirmé aux représentants des boulangers sa volonté de défendre, au sein du gouvernement, une mesure portant sur la défiscalisation totale des boulangeries qui ne font que du pain, mais ces derniers, rappelons-le, l’avait tout simplement refusée.
L.S