Un petit bateau transportant 12 immigrants algériens a été intercepté vendredi 31 décembre au large de la province d’Alicante, en Espagne. A bord l’embarcation de fortune qui a été remorqué au port de pêche de Torrevieja, il y a avait trois enfants. Ces « harragas » ont été soignés avant d’être placés dans un centre de rétention prélude à leur expulsion vers l’Algérie.
Partis d’Algérie trois jours plutôt, les douze clandestins, des hommes âgés entre 20 et 30 ans, sont restés trois jours sans manger, selon leurs témoignages recueillis par la Croix Rouge espagnole. Trempés, souffrant d’hypothermie et affichant une glycémie très basse, ils ont été pris en charges par les secouristes espagnols.
Après l’enquête d’usage, les clandestins seront placés dans un centre de détention pour étrangers en situation irrégulière en prévision de leur rapatriement vers l’Algérie. C’est le cinquième bateau chargé d’immigrants à échouer dans la province d’Alicante au cours de l’année 2010. Au total, cette province aura accueilli 45 harragas durant l’année écoulée
Dans un rapport rendu public en octobre dernier, l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l’Union européenne (Frontex), indiquait que 65 % des immigrés clandestins interceptés en 2009 en Espagne provenaient d »Algérie.
D’autres rapports officiels espagnols font état de l’interception durant les neuf premiers mois de 2009 de quelque 2.106 clandestins d’origine algérienne, soit une hausse de 49,6% par rapport à 2008 lorsque un total de 1.407 Algériens avait été intercepté. Selon ces rapports, l’immigration clandestine en provenance des côtes algériennes est devenue « le principal problème de l’immigration irrégulière en provenance du continent africain ».
Il ne se passe pas une semaine sans que la presse ne fasse état de tentatives d’immigrations illégales à partir des côtés algériennes vers celles d’Italie ou d’Espagne. Pour tenter d’endiguer ce phénomène qui a pris des proportions dramatiques au cours des 6 dernières années, le gouvernement algérien a fait adopter une loi laquelle prévoit des peines de prison pour les candidats à l’immigration clandestine ainsi que pour les passeurs. Toutefois, ce dispositif répressif ne semble pas dissuader ceux et celles qui veulent gagner à toux pris les rivages de l’Europe.
Poussés par la misère sociale, des centaines d’Algériens s’embarquent chaque année à bord de bateaux-cercueils dans l’espoir de trouver une meilleure vie dans l’« eldorado européen ». Leur slogan : plutôt être mangé par les poissons que rongés par les vers de terre. (Photo : Scène du film Haraggas de Merzak Allouache sorti en 2009)