Privés de banquise, 35.000 morses se réfugient sur le rivage

Privés de banquise, 35.000 morses se réfugient sur le rivage

A la fin de l’été, la couverture glaciaire de l’Arctique atteint chaque année son niveau minimum. Ainsi, le 17 septembre, elle couvrait 5,02 millions de kilomètres carrés, selon les chiffres communiqués par le Centre national américain de la neige et de la glace (National Snow and Ice Data Center/NSIDC), contre 14,91 millions de kilomètres carrés mesurés lors du pic d’extension, le 21 mars.

Si cette superficie de ce 17 septembre est comparable à celle de l’an passé à la même période (5,10 millions de kilomètres carrés), elle reste toutefois la sixième la plus faible enregistrée depuis 1978.

Deux images illustrent bien ce défaut de glace. Elles montrent quelque 35.000 morses du Pacifique rassemblés sur le rivage près de Point Lay, sur la côte nord-ouest de l’Alaska, le 27 septembre.

Les photos ont été prises lors du recensement aérien des mammifères marins de l’Arctique effectué chaque année par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l’agence américaine responsable de l’étude de l’océan et de l’atmosphère.

Privés de banquise, les mammifères marins cherchant un endroit où se réfugier, s’agglutinent en un nombre record sur la côte.rechaufement climatique.jpg

Conséquence du réchauffement climatique

Le réchauffement climatique est-il en cause ? Pour Chad Jay, de l’United States Geological Survey (USGS), organisme américain en charge des sciences de la Terre, cela ne fait pas de doute. « Le Nouvel Observateur » a pu interroger le chercheur, mercredi 1er octobre, lors d’une téléconférence consacrée à ce rassemblement massif de morses sur le rivage.

Chad Jay a évoqué des fins d’été où, par le passé, la glace avait suffisamment persisté dans Hanna Shoal — écosystème marin situé dans la mer des Tchouktches — pour que les morses puissent s’y reposer sans avoir à s’échouer sur la côte.

Dans une publication mise en ligne mercredi 1er octobre (à lire ici, en anglais), l’USGS indique que ce phénomène de regroupement sur le rivage « n’existait pas il y a une dizaine d’années », et qu’il s’agit d’une « conséquence du réchauffement climatique ».

L’USGS avance également que les jeunes individus sont rendus vulnérables dans cette situation, puisqu’ils courent le risque d’être écrasés par leurs congénères.