Une médecin d’origine algérienne de l’hôpital de Fougères en France a déposé une requête en urgence auprès du tribunal administratif de Rennes, début de ce mois de septembre. Elle cherche à contester son exclusion définitive du service.
Cette médecin, qui a obtenu son doctorat à la faculté d’Alger en 2015, a exercé dans son pays d’origine en tant que médecin généraliste réanimateur. Elle est arrivée en France en 2021 pour y exercer.
En octobre 2023, elle a participé aux épreuves de vérification de ses connaissances médicales. Retenue début janvier 2024, elle a été affectée à l’hôpital de Fougères. Elle a commencé à travailler aux urgences en mai 2024, dans le cadre d’un contrat de praticienne associée qui devait durer jusqu’en avril 2026.
🟢 À LIRE AUSSI : France : Benoît Payan, maire de Marseille, menacé de mort pour avoir mangé un couscous
Harcèlement et suspension des fonctions
L’avocate de la médecin, en l’occurrence Rivka Tordjman, a expliqué que les relations de sa cliente avec ses collègues et la cheffe de service se sont rapidement dégradées. La médecin se serait sentie « épiée« , allant jusqu’à parler de harcèlement.
Peu après le début de son contrat en juillet 2024, la médecin a été convoquée par le directeur de l’hôpital pour qu’elle restitue « sa chambre d’internat« . Sur ce point, Adrien Tharrault, directeur des Affaires médicales, a expliqué lors de l’audition que le logement était une « décision transitoire » pour l’aider à s’installer.
Plus tard, en février 2025, le directeur a convoqué la médecin pour lui notifier la suspension de ses fonctions, une décision qu’il juge « prise dans l’intérêt du service« . De son côté, la médecin algérienne affirme qu’il ne lui a pas expliqué pourquoi cette décision a été prise.
Le 13 mai dernier, la médecin a été sommée de reprendre ses fonctions, chose qu’elle a faite. Cependant, très rapidement, elle a appris qu’une procédure disciplinaire avait été engagée contre elle, une décision qu’elle a par la suite contestée.
Une médecin algérienne privée de la possibilité de se défendre
Par ailleurs, le 11 juillet 2025, son exclusion définitive a été prononcée, non pas pour des raisons disciplinaires, mais pour « insuffisance professionnelle« . Selon son avocate, le Code de la santé publique impose un délai de deux mois entre l’ouverture de la procédure et l’exclusion.
Or, dans ce cas, seulement trente jours se sont écoulés, ce qui, selon l’avocate, l’a « privé de la possibilité de se défendre« . En effet, cette exclusion l’empêche de finir son parcours de finalisation, et c’est la raison pour laquelle elle a saisi la justice.
De son côté, le directeur des Affaires médicales a justifié cette décision en affirmant qu’elle « était rejetée par ses collègues, qu’elle ne se remettait pas en question, et qu’elle avait eu des prises en charge inadaptées« . Il a précisé qu’il l’avait suspendue pour qu’elle puisse chercher un autre emploi, mais qu’elle essuie depuis de nombreux refus. Il craint qu’une réintégration crée de nouvelles difficultés, les médecins séniors ayant déjà dû corriger ses erreurs.
🟢 À LIRE AUSSI : Paris : des têtes de cochon découvertes devant plusieurs mosquées, une enquête ouverte