Cinquante-deux des 78 prisonniers algériens avaient bénéficié, en mai 2008, d’une grâce décrétée par le leader libyen. Toutefois, cette grâce n’a pas encore été effective en raison du fait que la partie libyenne exige un échange de prisonniers. À ce propos, il y a lieu de préciser que les Libyens détenus en Algérie sont impliqués dans des affaires de terrorisme.
Les prisonniers algériens détenus en Libye continuent d’endurer les pires conditions de détention et leurs familles obligées à maintes humiliations et tracasseries pour leur rendre visite, malgré la signature d’une convention d’extradition entre les deux pays et malgré les promesses tenues par le leader libyen, Mouammar Al Kadhafi, au président algérien, Abdelaziz Bouteflika, quant au règlement de cette question. Le président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l’homme n’a pas manqué de regretter « le gel de la convention » de transfert des prisonniers, rendant la partie libyenne responsable du drame vécu par les prisonniers algériens et leurs familles. Me Farouk Ksentini, qui était l’invité du forum de la télévision, ce samedi, a relancé les autorités libyennes afin d’accélérer l’application de la convention signée entre les deux pays.
Farouk Ksentini avait déjà exprimé, à plusieurs reprises, son inquiétude vis-à-vis des mauvaises conditions d’emprisonnement des détenus algériens dans les prisons libyennes, après qu’il eut qualifié de barbares les peines prononcées à leur encontre par la justice libyenne, entre amputation de la main, peine capitale et prison à perpétuité, pour de simples affaires de droit commun. De plus, Me Ksentini a indiqué que les autorités libyennes ont imposé aux Algériens, désireux de se rendre à la Jamahiriya, le payement d’une somme de 1 000 euros. Les prisonniers algériens détenus en Libye avaient mené plusieurs grèves de la faim pour protester contre les conditions de détention. Il faut savoir qu’ils sont contraints de côtoyer des immigrants clandestins dont certains seraient porteurs du virus du sida et sont sujets à de mauvais traitements de la part de leurs geôliers. Deux détenus algériens ont attrapé le virus HIV en prison et neuf autres sont morts en détention, alors que le reste subit les tortures, les humiliations et les maladies graves et n’a même pas droit aux soins.
Il y a lieu de rappeler que 52 parmi les 78 prisonniers algériens avaient bénéficié, en mai 2008, d’une grâce décrétée par le leader libyen. Toutefois, cette grâce n’a pas encore été effective en raison du fait que la partie libyenne exige un échange de prisonniers. À ce propos, il y a lieu de préciser que les Libyens détenus en Algérie sont impliqués dans des affaires de terrorisme. Les efforts diplomatiques et l’intervention personnelle du président Bouteflika pour le règlement de ce douloureux problème ne semblent pas avoir porté leurs fruits pour l’instant. Faut-il envisager un autre langage, d’autres actions pour amener les autorités libyennes à faire preuve de sérieux et de respect envers leurs voisins, ou du moins envers les conventions qu’elles signent.