Prises d’otages au sahel par el Qaïda,L’intervention étrangère pointe du nez

Prises d’otages au sahel par el Qaïda,L’intervention étrangère pointe du nez
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L’ingérence étrangère au Sahel se profile à l’horizon

Les forces de sécurité viennent d’arrêter deux complices dans les derniers enlèvements à Tindouf.

Au-delà des efforts, des discours et des condamnations, les pays occidentaux et à leur tête les Etats-Unis d’Amérique, n’ont pas encore réussi à monter une stratégie sans faille pour contrer efficacement le terrorisme. Loin de la réalité du terrain et du monde démoniaque du terrorisme contre lequel certains pays, à l’image de l’Algérie, sont confrontés depuis vingt ans, ce n’est que tardivement que l’Occident tente de se pencher «sérieusement» sur la question du financement du terrorisme nourri au fil du temps par les guerres dans le monde musulman notamment, et par des révoltes arabes dont l’issue s’annonce chaotique au vu de l’extrême exacerbation des rivalités. Un contexte idéal à un renforcement des rangs islamistes qualifiés «maladroitement» de modérés. C’est en substance, ce qui ressort d’une déclaration faite par le ministre russe des Affaires étrangères qui soulignait que ce semblant de révolte est beaucoup plus rentable aux bandes armées que pour le reste de la nation humaine, faisant allusion aux événements douloureux qui secouent actuellement la Syrie et la Libye même après l’arrivée du CNT au pouvoir. A une année de l’élection présidentielle aux USA, le président Barack Obama décide de parler lui-même de la problématique du financement du terrorisme lors d’un sommet avec les dirigeants de l’Union européenne, dont Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et Catherine- Ashton représentante de l’UE pour les Affaires étrangères. Il est surtout question d’affirmer depuis Washington, la détermination de lutter contre le financement de cette calamité. Un chapitre auquel l’Algérie avait sans cesse accordé une importance extrême, lorsque déjà en 2003 avec la prise d’otages des 31 touristes par le groupe dirigé à l’époque par El Para, les autorités militaires en Algérie mettaient en garde contre les graves retombées du paiement des rançons au terrorisme. Les avertissements de l’Algérie n’ont été pris en considération qu’avec beaucoup de retard par les puissances occidentales. Dans ce sillage, les Etats-Unis et l’UE ont convenu de l’importance d’une coopération étroite sur la sécurité et le développement dans le Sahel et la Corne de l’Afrique. Les récentes prises d’otages au Mali constituent un défi et un affront explicite à ces puissances occidentales qui s’obstinent à dicter leur volonté aux pays concernés. La prise d’otages récente est une illustration du fait que la situation ne peut qu’empirer lorsqu’il y a accumulation d’armes dans une sous-région comme le Sahel en lutte contre des groupes armés, a déclaré Saïd Djinnit, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, après une réunion des chefs des missions de paix de l’ONU dans la région. Cette situation a accentué la préoccupation des pays de la sous-région et de la communauté internationale. «Je crois personnellement que nous devons être aux côtés du Mali pour faire face à ce fardeau additionnel», a-t-il ajouté. Avant de préciser: «Nous allons plaider sur la nécessité de soutenir le Mali pour qu’il puisse faire face à ce défi.» Les 24 et 25 novembre, cinq Européens ont été enlevés et un tué dans le nord du Mali. Deux Français ont été kidnappés à Hombori, et trois Européens à Tombouctou, où un quatrième Européen a été abattu lorsqu’il a résisté à ses ravisseurs. De quelle manière va-t-on aider un pays comme le Mali, qui vient de recevoir entre 120.000 et 130.000 de ses ressortissants de Libye dans un contexte socio-économique très difficile? Leur insertion exige des moyens que le Mali ne possède pas. Pour le Quai d’Orsay, «il existe une stratégie de l’Union européenne pour la sécurité et le développement au Sahel». Laquelle? Si les pays concernés l’ignorent encore, qui pourrait savoir comment l’Union européenne compte aborder ce volet qui l’autorise aujourd’hui à étudier l’option d’ingérence? Quelle stratégie pour faire face en même temps aux séparatistes, aux groupes terroristes et aux mafias dans l’une des régions les plus pauvres de la planète? Au vu de la situation actuelle, on est tentés de croire qu’à ce niveau, beaucoup de divergences subsistent encore entre les pays concernés et les Occidentaux. Il n’en demeure pas moins que, pendant ce temps, l’Algérie continue de lutter pratiquement seule contre toutes les formes de criminalité. A ce propos et selon le quotidien arabophone El Khabar, les forces de sécurité viennent de mettre la main sur deux présumés complices dans les derniers enlèvements à El Rabouni à Tindouf.