Prise en charge du pied diabétique : Un dispositif performant

Prise en charge du pied diabétique : Un dispositif performant

Spécialistes Cubains et Algériens ont planché hier à l’hôtel Riadh de Zéralda sur les tenants et aboutissants de la prise en charge du pied diabétique, phénoméne inquiétant s’il en est…

12 communications pour dire toute la problématique de la prise en charge du pied diabétique et toutes ses complications s’il n’est diagnostiqué à temps. Et les différents intervenants de haut rang s’il en est fussent-ils Algériens ou Cubains au demeurant ont traité de la cruciale question du pied diabétique et quasiment sous toutes ses « coutures ». Une manière fort pédagogique de signifier à une assistance déjà acquise en soi puisque composée pour l’essentiel de praticiens chevronnés.

Et c’est justement l’un d’eux qui nous instruira sur quelques tenants et aboutissants de cette maladie à prendre avec le maximum de sérieux. Or et c’est un premier hic « nous manquons cruellement de spécialistes », rappelle ce médecin qui sait de quoi il parle puisque directement impliqué en sa qualité de diabétologue maître-assistant au sein du serrvice diabéto du CHU Mustapha Pacha. Constat autrement alarmant toujours selon le Dr Aouiche Samir « 65 % de malades amputés à Mustapha de 2004 à 2011 et 24.224 plaies traitées, soit un taux de fréquence de 15 %… ».

Par ailleurs et il ne s’agit surtout pas de sous estimer ce phénoméne « la plupart des diabétiques sont trés mal chaussés ».

Pourquoi ? Parce qu’il se pose un non moins sérieux probléme de disponibilité sur le marché national. D’où un chaussage de « qualité plus que dérisoire » et donc aux incidences directes et multiples sur les malades souffrant du pied diabétique. Par ailleurs et ce qui n’est pas fait pour arranger les choses « ces chaussures lorsqu’elles sont disponibles sont onéreuses bien qu’il faille encore une fois rester vigilants puisque le bas de gamme s’est graduellement substitué à la véritable matière de fabrication de ces chaussures qui pas tout à fait comme les autres ». Surtout pour qui sait que « 25 % de ces amputations sont dues au chaussage ». Autre sonnette d’alarme « 65 % des hospitalisés ont été déjà amputés, car la plaie n’a pas été prise en charge à temps ».

Il faut savoir également qu’en termes de ratio ce sont les hommes qui en souffrent le plus « précisément trois hommes pour une femme ». Voilà qui devrait inciter les mâles à un peu plus d’exercice physique, à une pratique plus régulière du sport, outre évidemment une nécessaire hygiène de vie… Ce qui implique, de facto, une chasse sans répit à la sédentarisation. Encore quelques données fort révélatrices sinon significatives de ce phénoméne quand bien même dixit les spécialistes « durant l’exercice 2010-2011, il y a eu moins d’amputation ». Tout en observant sur la question du profil des patients « une prévalence masculine pour un âge moyen de 50 ans alors que les amputés sont de manière générale plus âgés ». Bonne raison peut-être pour signaler au passage et selon la gradation dite de Wagner que « plus il y a plaies, plus grand est le risque d’être amputé… ». C’est dire tout l’intérêt à consulter dès la moindre alerte ou sur la base d’une suspicion légitime. Car on ne le redira jamais assez : prévention est mère de sûreté. Surtout que les complications reviennent aussi chères au Trésor public qu’aux malades eux-mêmes qui ont franchi un seuil critique dans l’évolution de la maladie. Nonobstant ces autres facteurs de risque que sont notamment l’ostéite avec ses « 58,2 % d’amputés », la HTA et une tenace « chronicité des plaies ». S’agissant de ce que les experts désignent sous le générique de « complications dégénératives », pour ce cas d’espèce la moyenne d’hospitalisation « est de un mois ». Il reste entendu et de cela tout le monde en convient « plus l’âge est avancé, plus il y a risque… ». Et par âge avancé il faut entendre « supérieur à soixante ans ». Catégorie qui enregistre « 65,6 % d’amputés ».

Il y a lieu ici de souligner que l’expérience cubaine dans ce domaine est considérable et sert même de référence pour ce pays de 11 millions d’habitants fort de 210 hôpitaux soit « un taux de couverture de 100 % » dixit le professeur Creagh es qualité. L’originalité et l’efficacité cubaines prennent leur source en ces équipes pluridisciplinaires, pas moins de huit spécialistes au total, qui cernent parfaitement, chacune par son expertise avérée, cette cruciale problématique du pied diabétique et dont le traitement par le fameux Heberprot-p s’est soldé par de « bons résultats ». Enfin tout le monde spécialistes et patients confondus rêvent un jour les uns de découvrir le reméde miracle, les autres d’en profiter…

Amar Zentar

Point de presse du docteur Ould Abbes ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière

“Cuba est un modéle à suivre…

Dans un point de presse tenu au salon d’honneur de l’hôtel Riadh, le ministre s’est d’abord félicité de « l’excellence des relations algéro-cubaines qui ne date pas d’hier au demeurant », avant de comparer non sans une pointe d’admiration évidente pour le pays de Fidel Castro au passage les « avancées spectaculaires enregistrées dans la coopération bilatérale ». Et le ministre de souligner alors le niveau « hautement qualitatif des soins prodigués par les équipes cubaines dont la renommée n’est plus à faire ». Ce qui s’explique aisément au demeurant du fait que en terme de ratio « les frères cubains disposent d’un médecin pour cent quarante-sept habitants ». Ce qui les classe parmi les tout premiers pays au monde en terme de couverture sanitaire. Sur un autre registre non moins important autrement dit, l’exigence d’un mode de vie alimentaire rigoureux, le ministre rappelle à ce propos « qu’un effort particulier a été fait portant ainsi l’espérance de vie qui était de 47 ans au lendemain de l’indépendance est passée à 76,5 ans, cette année ». Sans renier par ailleurs, quelques aspects lacunaires, il est projeté « la création d’un registre national du diabéte », histoire de peaufiner la démarche alors même que ce « probléme de santé publique constitue une priorité ». Dans cette perspective il a été lancé durant l’exercice 2011 « un vaste programme de dépistage ciblant les zones enclavées ». Avant de revenir sur les vertus avérées de la coopération algéro-cubaine en notant que « 186 pieds diabétiques ont été sauvés de l’amputation grâce à l’équipe algéro-cubaine ». Aujourd’hui on est passé à « la prise en charge intégrée du pied diabétique ». Pendant que le PLNCD ou plan national de lutte contre le diabéte se chargera de nouvelles missions aussi nobles « des expériences pilotes au niveau des hôpitaux d’Oran, Béni Messous et Mustapha ». Et de conclure par cette priorité des priorités « un plan national au profit des enfants fort de 850 unités de dépistage scolaire ». Tout un programme…