Prise en charge du cancer,8000 patients attendent la radiothérapie

Prise en charge du cancer,8000 patients attendent la radiothérapie
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«Beaucoup d’argent a été gaspillé dans l’importation de certains médicaments et équipements»

Beaucoup d’argent gaspillé dans des importations inutiles, pendant que les patients souffrent du manque de médicaments et de soins nécessaires.

Médecins spécialistes, sénateurs et députés réclament l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités quant aux retards enregistrés dans la réalisation des infrastructures hospitalières ainsi que la mise en place des équipements médicaux nécessaires à commencer par l’acquisition d’accélérateurs au niveau des hôpitaux.

«Il est inadmissible de laisser les patients mourir à cause des pannes récurrentes des équipements, ainsi que les retards enregistrés dans la réalisation des centres de traitement lancés dans le cadre du plan national pour la prise en charge du cancer en Algérie», a-t-on déploré, hier, au siège du Sénat à Alger.

Tout en rappelant la nécessité de la création d’une commission nationale parlementaire pour l’évaluation des réalisations du secteur de la santé, les intervenants n’ont pas hésité à pointer du doigt, l’ensemble des secteurs.

Estimant à plus de 40.000 personnes le nombre de cancéreux par an, les spécialistes ont affirmé que «le nombre est beaucoup plus important que le chiffre, annoncé», dans la mesure où le nombre de patients enregistré concerne uniquement les wilayas surpeuplées, à l’instar d’Alger, Oran, Annaba, Constantine et Sétif.

Selon les intervenants, pas moins de 8000 cancéreux sont en attente de radiothérapie. Axant les interventions sur les problèmes de fonds, notamment la formation qui répond aux besoins essentiels, le Pr Rachid Ouslim, député à l’APN, n’a pas mâché ses mots, en déclarant que «beaucoup d’argent a été gaspillé dans l’importation de certains médicaments et équipements, pendant que d’autres souffrent de pénurie de toute nature», a-t-il déploré.

De son côté, le Pr Kada Boualga, chef de service radiologie, anticancer à Blida, n’a pas manqué de souligner la défaillance et les pannes d’équipement, au moment où des malades en ont besoin. «Tant qu’il n’y a pas de véritable politique de formation et un programme de maintenance des équipements de manière permanente, le problème de la prise en charge des patients restera toujours important», a-t-il regretté.

Evoquant les déficits en matière d’infrastructures de proximité qui répondent aux besoins, le Pr Boualga a fait état d’un «manque de 27 centres de radiothérapie pour la prise en charge des cancéreux à l’échelle nationale». Il a également déploré le manque de spots publicitaires en matière de prévention contre les risques du cancer, à commencer par la cigarette et la malnutrition».

L’approvisionnement à temps des hôpitaux en matière de médicaments, des équipements, des ressources humaines qui répondent aux besoins en termes de formation spécifique ont été autant de sujets abordés par les intervenants. «Chaque fois qu’on annonce un cancer à un patient, c’est une condamnation à mort que nous portons à sa connaissance. Donnez-nous les moyens nécessaires pour sauver les vies humaines», a lancé un des spécialistes. Le traitement du cancer est coûteux.

A défaut d’une véritable politique et prise en charge réelle, le développement de la culture préventive reste le meilleur moyen pour limiter les dégâts, a-t-on averti.