Le nombre de structures d’accueil des personnes en détresse morale dans une wilaya comme Oran demeure, de l’avis de spécialistes, nettement en deçà des attentes de cette catégorie de la population.
En effet, les établissements dédiés à la prise en charge des personnes âgées, des toxicomanes ou des filles-mères sont devenus primordiaux dans une région où l’accroissement urbanistique conjuguée à une démographie galopante a donné lieu à des phénomènes inconnus, il y a tout juste trois décennies.
Les pouvoirs publics qui ont pris conscience tardivement de l’ampleur de ces faits de société tentent ,tant bien que mal à rattraper le retard et combler le déficit enregistré dans ce domaine. Il en est ainsi du
nouveau centre pour personnes âgées et handicapées de 80 places à Misserghine et le foyer pour personnes âgées de hai M’dina J’dida qui ont été inaugurés «officiellement» au début de ce mois à l’occasion de la journée mondiale des personnes âgées sont venus, ainsi, consolider les rares infrastructures déjà existantes destinées à cette tranche de la société déshéritée.
Cependant, malgré les efforts considérables consentis dans ce domaine, par la direction de l’action sociale et de solidarité (DAS), force est de constater que le retard en la matière, qui a duré des années, n’arrête pas de pénaliser cette frange de la société et leur sort demeure tributaire de la mise en place de tout un programme et une révision en profondeur des dispositions juridiques pour leur garantir une vie décente.
En outre, un centre médico-pédagogique d’une capacité d’accueil de 80 enfants (de 6 à 14 ans), dont les équipements sont déjà installés sera inauguré incessamment. A signaler également les 10 opérations de dotation du secteur en infrastructures, dont a bénéficié la wilaya d’Oran dans le cadre du plan quinquennal (2010-2014). Sur lesquelles, 8 sont déjà lancées, à l’instar du centre de rééducation d’une centaine de places dans la localité de Belgaid.
Comme le nombre des personnes âgées augmente avec le progrès social et l’évolution des sciences médicales, ils sont âgés généralement de plus de 60 ans. Selon des observateurs, la tranche d’âge en question se situe à plus de 6,6%.
Elle sera de 11% en 2025, et 22% de la population algérienne en 2050. La loi en faveur des personnes âgées, votée en décembre 2010 par le parlement, est le fruit d’un combat qui a été mené par tous pour y aboutir. Mais le plus dur reste à faire, car cette loi peine à être appliquée sur le terrain, faute de textes d’applications. Pour une sociologue: «La loi en question se limite aux personnes démunies sans attaches familiales.
Elle doit être complétée pour les personnes aux revenus moyens. Il reste pour la loi, les textes d’application pour les aides à domicile, le maintien en milieu familial, la mise en place de dispositifs d’assistance». Notre interlocutrice ajoutera: «Les personnes âgées ne sont pas une charge sociale, ni familiale encore moins de simples pathologies à négliger, car elles arrivent a la fin de leur vie.
Elles sont une catégorie de la société de plus en plus importante en nombre et qui a le droit à la dignité et surtout de vieillir sans culpabilité et sans exclusion sociale». La loi sur les personnes âgées est venue en tous les cas, combler un vide juridique.
Comment maintenir la personne âgée en milieu familial ? Beaucoup d’articles dans la loi se réfèrent à cette problématique. Faut-il souligner dans ce contexte que la protection de la personne âgée et la préservation de sa dignité constituent une obligation nationale qui n’incombe pas au seul noyau familial.
Elle implique, en effet, l’Etat et les collectivités locales, le mouvement associatif, ainsi que toute personne de droit public ou privé susceptible d’apporter sa contribution à la défense et à la préservation du 3ème âge. En somme, c’est l’égalité de traitement pour toutes les personnes âgées qui est revendiquée.
S. Ourabah