Une forte prévalence de la maladie a été enregistrée, passant de 80 cas pour 100.000 habitants en 1993 à plus de 120 cas pour 100.000 habitants durant ces dernières années.
Selon les statistiques de l’Institut national de santé publique (INSP), les cancers du sein, du colon, du poumon, du col de l’utérus et de la prostate demeurent les plus répandus. Le taux de prévalence est de 50% pour une moyenne d’âge de 59 ans chez l’homme et de 51 ans chez la femme.
Toutefois, en l’absence de registre national du cancer, ces chiffres ne reflètent pas la réalité. Les spécialistes de la santé expliquent que ce taux est dû au changement du mode de vie, au vieillissement de la population et à l’inadéquation du système sanitaire avec la démographie et la transition épidémiologique importante.
Ainsi, une forte prévalence de la maladie a été enregistrée, passant de 80 cas pour 100.000 habitants en 1993 à plus de 120 cas pour 100.000 habitants durant ces dernières années. Les femmes restent les plus touchées.
En effet, il a été enregistré 20.800 nouveaux cas de cancer chez les femmes contre 18.600 pour les hommes. Partant de ce constat, seul le dépistage précoce permet de prévenir tous ces types de cancer et de réduire le nombre de décès. Selon ces mêmes spécialistes, 35% des protocoles en vigueur ne sont pas respectés par les médecins. Malgré les lacunes dans la prise en charge de cette pathologie, des efforts considérables sont déployés par l’Algérie.
Ainsi, le gouvernement a mis en application un « plan national contre le cancer ». Pour rappel, c’est le président Abdelaziz Bouteflika, en personne, qui a chargé le Pr Zitouni de coordonner l’élaboration de ce plan, il y a une année de cela. Des oncologues, des radiothérapeutes, des chirurgiens et autres spécialistes ont été associés à l’élaboration de ce document-référence.
Pour le Pr Bouzid, chef du service d’oncologie au Centre Pierre et Marie Curie et président de la Société algérienne d’oncologie, « en dehors du problème lié à la radiothérapie dont le processus d’installation des équipements dans les centres anticancéreux est en cours, il y a lieu d’optimiser les moyens humains en affectant un personnel qualifié dans les différentes régions du pays ». En outre, l’Etat n’a de cesse d’œuvrer en vue d’une bonne prise en charge des malades en matière de soins à travers l’importation de médicaments innovants ou la production d’autres localement dans le cadre de partenariats.
Celui qui vient d’être signé entre le groupe Saidal et la société koweïtienne North Africa Holding Manufacturing en est la preuve. Il aura à fabriquer 17 types de médicaments anticancéreux. Ceci permettra une couverture partielle des besoins nationaux en matière de médicaments innovants pour contrer ce mal qui, au fil des ans, est devenu pour les autorités sanitaires, le premier défi à relever.
R. S.