La couverture sociale des artistes sera-t-elle vraiment assurée ou bien ce sont encore des promesses sans suite ? Ce droit attendu et réclamé par les artistes depuis des années n’a pas encore vu le jour «pour des raisons bureaucratiques», selon le syndicat des artistes qui essaye à chaque fois de calmer la colère de ses adhérents. Les promesses du directeur général de l’Onda, lundi à Oran, ressemblent-elles aux précédentes ou bien est-ce le début d’une nouvelle étape pour nos artistes ?
Après plusieurs années d’attente, les artistes devraient avoir gain de cause dans quelque temps, selon les dires du directeur général de l’Office national des droits d’auteurs droit voisin (ONDA) qui s’est déplacé lundi à Oran pour rendre visite à l’acteur Hazim, hospitalisé depuis quelques jours. Le responsable a déclaré qu’un dispositif permettant la prise en charge des artistes «sera prochainement promulgué». Ce dispositif réglementaire, décidé sur insistance de la ministre de la Culture, verra prochainement le jour, a déclaré à la presse Sami Bencheikh, soulignant que la tutelle a agi de concert avec le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale afin d’«élargir la protection sociale des artistes selon un système déclaratif». S’agissant du dispositif commun à ces deux ministères, Bencheikh a déploré le fait que la loi 90/11, qui régit le régime général des relations de travail,
«soit restée muette sur le régime spécifique des artistes», rappelant que ce sont des emplois intérimaires liés par un contrat de travail qui «n’ont jamais été déclarés à la protection sociale». Selon le responsable de l’ONDA, ce nouveau dispositif «répond parfaitement à cette préoccupation dans la mesure où il va permettre de déclarer tout emploi et toute prestation subordonnée à l’emploi et faire obligation de la signature d’un contrat».
Cette information et tous ces détails pourront être une bonne nouvelle pour les artistes s’il devait y avoir une suite concrète et rapide, pour la simple raison : les artistes réclament cette couverture sociale depuis plus de quatre ans, ils reçoivent des promesses mais rien de concret sur le terrain. L’artiste algérien est toujours incapable de gagner sa vie en se consacrant uniquement à l’art, contrairement à tous les pays du monde qui respectent et donnent beaucoup d’importance à l’art et aux artistes. Les autorités concernées ont-elles enfin pris conscience de l’importance de ce sujet ? Réponse dans les jours à venir.
Par Abla Selles