La prise en charge de tamazight doit être effective
Faute de prise en charge réelle, tamazight peut faire l’objet d’une séance plénière dès septembre à l’APN.
Langue nationale sur le papier, la langue maternelle tamazight continue de faire l’objet d’un manque terrible de prise en charge, aussi bien sur le terrain institutionnel que pédagogique.
La vacance du poste de président du Haut Commissariat à l’amazighité (HCA) depuis le décès du défunt Idir Aït Amrane, en 2005, la vacance du poste de directeur de la recherche, parti à la retraite depuis quelques mois, la demande du départ à la retraite du secrétaire général du HCA depuis quelques mois, l’agonie du centre de recherche Cnplet, qui reste jusqu’à présent sans chercheurs, sont des signes de fébrilité pour tamazight. Face à l’ignorance de la réalité, des députés de plusieurs partis politiques avancent l’idée de l’organisation d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) au mois de septembre prochain, afin d’ouvrir le débat sur la question de tamazight en Algérie. «Il est temps que chaque question posée de manière légitime, doit prendre sa place au niveau de l’APN et au Sénat, afin d’éviter tout débordement et récupération occultes et partisanes», nous dit Mohamed D., député FLN.
Interrogé sur le sujet, Kassa Aïssi, membre du bureau politique du même parti, rétorque: «Au FLN, la question de tamazight est tranchée. C’est un patrimoine de tous les Algériens qu’il faut développer et promouvoir à tous les niveaux.» Avant d’ajouter que «l’organisation d’une séance plénière incombe au groupe parlementaire».
De son côté, Miloud Chorfi, chef du groupe parlementaire du RND affirme que «l’organisation d’une séance plénière sur la question de tamazight ne relève pas de mes prérogatives», tout en nous invitant à consulter la loi organique. «Tant que tamazight est reconnue par la Constitution, nous n’avons qu’à respecter les lois de la République en matière de promotion et de développement de cette langue en Algérie», a-t-il souligné.
Le professeur Abderrezak Douari, directeur général du Cnplet révèle: «Ce n’est pas une question d’argent. Mais, c’est un problème de statut du centre qui ne nous permet pas de recruter des chercheurs», a-t-il souligné. Le professeur Dourari a avancé que tant que la langue amazighe n’est pas encore normalisée, il est trop tôt de parler de son officialisation. «La création d’un secrétariat d’Etat avec la précision de ses prérogatives de manière claire, peut aider à préparer le terrain des compétences pour faire avancer la question de tamazight, avant la mise en place d’une académie qui prend en charge l’ensemble des aspects linguistiques de la langue», a-t-il indiqué