“Cela fait 20 ans que la vie de la famille est en suspens. Depuis son plus jeune âge, mon fils n’a fréquenté aucune structure habilitée à traiter son handicap, parce qu’elles n’existent pas”, a dénoncé la mère d’un enfant autiste.
Alors que se déroulait, avant-hier, la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, la prise en charge des enfants et de leurs familles reste souvent défaillante. C’est ce que dénoncent les parents d’autistes à Bordj Bou-Arréridj.
C’est un véritable appel de détresse que viennent de lancer des parents d’enfants autistes de cette ville. Faute d’une prise en charge adaptée par les services concernés, ils estiment qu’ils sont abandonnés.
Dans un courrier adressé aux divers organismes sociaux, ces parents, désespérés qu’ils sont, dénoncent cet état de fait. “J’ai mal. J’ai été forcé de prendre la décision que mon cœur refuse… Farid ne sortira plus, il restera à la maison, mais dans une prison pour purger une peine. Il est reconnu coupable d’être autiste”, dénonce douloureusement une mère d’un enfant autiste, après qu’elle ait fait face aux rires, aux moqueries et au rejet par la société. Elle a dû reconnaître son impuissance à continuer à prendre en charge son enfant.
D’où cet internement à domicile qui fait mal… “J’ai 45 ans, mais j’ai parfois l’impression d’en avoir 90”, soupire-t-elle. “Cela fait 20 ans que la vie de la famille est en suspens. Depuis son plus jeune âge, mon fils n’a fréquenté aucune structure habilitée à traiter son handicap, parce qu’elles n’existent pas”, lâche-t-elle amèrement. “Faute d’une prise en charge, dénonce cette femme, mon fils est devenu, aujourd’hui, un cas jugé très lourd. Il est devenu agressif, difficile à contrôler…”. Déçue, la maman raconte qu’on lui a conseillé de le placer dans un hôpital psychiatrique, mais, regrette-t-elle “juste pour quelque temps”. “J’en ai pleuré et j’ai préféré le garder à la maison”, a-t-elle souligné.
Affaiblie, désemparée et traumatisée par les souffrances qu’endure toute sa famille, cette mère s’est déplacée au siège de notre journal avec d’autres parents vivant la même situation pour demander de l’aide aux autorités locales et de leur rappeler, en cette journée mondiale de reconnaissance de l’autisme, qu’ils ont besoin d’aide et non pas de fête.
Ils ont aussi recommandé, dès le plus jeune âge, des méthodes éducatives et comportementales, telle la méthode ABA (Applied Behavior Analysis), qui travaillent sur les apprentissages à l’aide de jeux ou pictogrammes.