Le chef des ravisseurs d’In Amenas a été formé en Afghanistan, puis s’est spécialisé dans la contrebande et les prises d’otages au Sahel et a épousé de nombreuses femmes touaregs.
Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Aboul Abbas serait le chef des preneurs d’otages qui ont mené d’opération d’In Amenas mercredi 17 janvier dès l’aube, capturant 41 ressortissants étrangers en Algérie sur le site gazier du géant BP. Son visage circule partout sur la toile. Mais qui est-il vraiment ?
Selon le ministre de l’Intérieur algérien, Dahou Ould Kablia, cette prise d’otage a été menée par cet ancien chef d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), aujourd’hui à la tête de son propre groupe baptisé Les Signataires par le sang. Belmokhtar affirme avoir agi en réaction à l’intervention militaire française au Mali.
Mokhtar Belmokhtar est soupçonné d’être responsable de la mort de quatre Français en Mauritanie en 2007. Selon Mohamed Sifaoui, spécialiste d’Al Qaïda interrogé sur BFM TV jeudi soir, le même homme aurait été derrière l’opération menée contre des ressortissants français en 1995 en Algérie.
Formé en Afghanistan, il se spécialise dans la contrebande et les prises d’otages au Sahel
Né en 1972 à Ghardaïa en Algérie, Mokhtar Belmokhtar rejoint des groupes islamistes en Afghanistan à l’âge de 19 ans, où il est formé à devenir un futur combattant d’Al-Qaïda.
Il perd un de ses yeux dans un combat, ce qui lui vaut d’être depuis surnommé « Laouar », le borgne. De retour en Algérie en 1993, en pleine guerre civile, il devient l’un des chefs militaires du Groupe islamique armé (GIA), futur Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique. Mokhtar Belmokhtar depuis en effet leader de l’une des deux katibas les plus importantes d’Aqmi.
Il se spécialise dans la prise d’otages mais aussi dans la contrebande. L’ancien patron de la DGSE, Alain Chouet, dressait ainsi son portrait dans les colonnes de Paris Match : « Belmokhtar, c’est avant tout un coupeur de route. Son slogan c’est ‘Islam le jour, banditisme la nuit’. » Pragmatique et opportuniste, le « narco-jihadiste » aurait en outre épousé des femmes touaregs afin de créer des alliances familiales dans la région.
Ses activités de contrebande consistent à fournir des armes aux groupes islamistes de la région. Il officie également dans le trafic de cigarettes, ce qui lui vaut le surnom de « Mister Marlboro » dans la région.
Début décembre 2012, il apparaît dans une vidéo, à visage découvert, une kalachnikov à la main, un drapeau noir salafiste dans le cadre. Il y annonce sa rupture avec Aqmi et la naissance de son nouveau groupe armé, les « Signataires par le sang ».
La vocation de son nouveau groupe, dont la base aurait été installée à Gao, est d’aider à la consolidation du règne de la charia dans le Nord-Mali. Mokhtar Belmokhtar s’oppose également à toute opération étrangère dans la région, et menaçait de « riposter à toute intervention militaire au Mali ». Menace désormais mise à exécution