Dans son édition du 21 juin, le quotidien algérien El-Khabar révèle que c’est en interrogeant un des diplomates algériens capturés à Gao en avril 2012 que les terroristes ont pu mettre sur pied l’attaque du site gazier d’In Amenas, en Algérie, le 16 janvier dernier, où 37 otages ont été tués.
La 4e région militaire de Ouargla avait reçu un premier télégramme parlant d’une «menace terroriste imminente», tandis que les responsables militaires de Tamanrasset, Ouargla et Béchar avaient eux aussi été prévenus que plus de 60 militants du MUJAO et des Signataires par le sang avaient quitté leur campement d’Aguelhok au nord du Mali pour une destination inconnue.
De plus, plusieurs rapports signalaient une reprise des activités du Mouvement des fils du Sahara pour la justice islamique près de la frontière avec Libye et d’une connexion avec les djihadistes libyens, rapporte El-Khabar. Enfin, si les Algériens avaient pris au sérieux, deux jours avant l’attaque, la tentative de trois hommes armés de passer la frontière à quelque 600 km de Djanet, il s’agissait ici d’une diversion de la part des groupes armés.
Par ailleurs, le groupe de Belmokhtar, avait également chargé trois personnes, dont une postée, en tant que vendeur de cigarettes devant le commandement régional de la gendarmerie nationale à In Amenas, pendant dix jours, de recueillir des informations concernant les mouvements des forces de sécurité et du personnel, mais aussi le jour où le bus transportant le personnel de BP arrivait de l’aéroport d’Hassi Messaoud.
Il ne restait plus qu’aux chefs de l’expédition de choisir le bon moment: la période de «relâchement sécuritaire» qui suit les fêtes de fin d’année et le départ des touristes étrangers de la région. Habitués à se déplacer en suivant les gazoducs pour empêcher toute frappe aérienne, les terroristes savaient que les Algériens ne pourraient pas choisir de bombarder le site.
Concernant l’intervention de l’armée algérienne, l’article révèle que pas moins de 6 000 policiers et militaires, ont pris part à l’opération de secours des otages.
Un membres des forces spéciales algériennes a indiqué au journaliste d’El Khabar que quelques heures seulement après le début de la prise d’otage, certains membres de la brigade d’intervention ont pu se faufiler à l’intérieur et «désamorcer 14 engins explosifs. C’est pour cela que les terroristes n’ont pas réussi à faire exploser le site comme ils le souhaitaient.