Dans leurs commentaires et analyses, les médias occidentaux ne s’étaient préoccupés que du sort de leurs ressortissants, oubliant les 600 Algériens qui faisaient, eux aussi, partie des otages.
Le moins que l’on puisse dire est que les médias occidentaux dans leurs analyses et commentaires de jeudi et vendredi, après le raid des forces spéciales algériennes pour libérer les travailleurs qui étaient retenus en otage par un important groupe terroriste qui s’était emparé du site gazier de Tiguertourine, ont fait preuve d’un parti pris et d’un chauvinisme qui ont irrité les téléspectateurs, les Algériens plus particulièrement. Alors que le nombre des travailleurs algériens qui étaient retenus en otage, était nettement supérieur, les journalistes et autres spécialistes en politique, invités à donner leur appréciation suite à l’intervention des forces spéciales de l’armée algérienne, ne s’étaient préoccupés que du sort des otages occidentaux et ne se sont, à aucun moment, soucié des Algériens.
Selon eux, les travailleurs algériens auraient bénéficié d’un régime de faveur: ils étaient libres de leurs mouvements et pouvaient circuler à leur guise à l’intérieur de la base contrairement aux captifs des autres pays qui étaient, eux, ligotés et étroitement surveillés. Oubliant que les premiers à être visés par cette attaque terroriste, c’étaient les Algériens et que sans le courage admirable dont ils avaient fait preuve, beaucoup de leurs camarades étrangers qui étaient recherchés par les ravisseurs, n’auraient pas eu la vie sauve, ces médias sont allés jusqu’à douter de l’armée algérienne et de ses capacités à gérer pareille situation.
Refusant d’admettre que c’était l’Algérie qui était attaquée et que l’opération terroriste visait un site hautement stratégique et que, par conséquent, il était hors de question de céder au chantage des terroristes ou de négocier avec eux, en les laissant partir avec des otages quelle que soit leur nationalité, les analystes ont fait preuve de beaucoup de légèreté et n’ont à aucun moment cherché à éclairer l’opinion, en lui distillant des informations à la fois rassurantes et objectives.
Alors que des centaines d’otages parmi lesquels de nombreux étrangers avaient pu être libérés grâce précisément à l’intervention des forces spéciales de l’armée algérienne, les présents sur les plateaux de télévision continuaient de faire la moue, faisant une fixation sur les 35 otages qui auraient été tués lors de l’opération. Sur le plan diplomatique, l’intervention de l’armée algérienne pour libérer les otages est saluée partout et considérée comme un acte légitime, hormis certains pays qui critiquent cette intervention et auraient souhaité en être informés. L’Algérie est un Etat souverain et n’a pas à solliciter, par conséquent, l’autorisation de quelque puissance que ce soit, surtout lorsqu’il s’agit de terrorisme et que ce sont ses usines et leurs travailleurs qui sont pris en otages. Ceux qui pensent que l’Algérie a agi dans la précipitation et qu’elle aurait mieux fait de négocier, se trompent et ignorent tout du terrorisme et de ses motivations. D’ailleurs, rien ne sert de discourir tant que l’opération n’est pas totalement terminée et qu’un bilan définitif n’est pas établi.