Pris d’otages de Tiguentourine : un Canadien arrêté avant l’attaque

Pris d’otages de Tiguentourine : un Canadien arrêté avant l’attaque

Un Canadien proche de ses deux compatriotes impliqués dans l’attaque contre le site gazier d’In Amenas en Algérie a été arrêté avant la prise d’otages et est détenu en Afrique du Nord, a rapporté mercredi la chaîne de télévision publique canadienne CBC.

L’attaque du site gazier de Tiguentourine a causé la mort de 37 otages.



De nouveaux éléments commencent à être connus sur la participation de djihadistes canadiens dans l’attaque du site gazier de Tiguentourine à In Amenas. Ils renseignent surtout sur la toile tissée par la nébuleuse djihadiste et le degré de préparation de cette prise d’otages. Ainsi, un Canadien a été arrêté à l’étranger avant cette attaque. L’information a été confirmée à l’AFP en fin de journée de mercredi par un responsable au ministère canadien des Affaires étrangères qui s’est refusé à toute autre précision.

Cette confirmation apporte cependant un peu de clarté dans une affaire aux multiples inconnues, car elle dément les déclarations du frère du détenu. Interrogé par une autre chaîne de télévision, Global News, le frère en question avait nié l’arrestation du jeune homme, tout en confirmant que ce dernier se trouvait en Afrique du Nord et déclarant avoir parlé avec lui par téléphone dimanche dernier. Il reste à savoir qui détient ce djihadiste et quelles informations pouvait-il avoir avant l’attaque ? Serait-ce les services marocains ou le DRS ? Rien n’a filtré pour le moment.

Citant des sources internationales du renseignement, CBC affirme qu’Aaron Yoon, âgé d’environ 24 ans, avait quitté le Canada l’année dernière avec ses deux anciens camarades de lycée de London en Ontario, Xristos Katsiroubas, venant d’une famille grecque orthodoxe, mais converti à l’islam, et Ali Medlej.

Katsiroubas et Medlej sont morts, peut-être en se suicidant en faisant exploser une bombe qui a tué aussi une dizaine des derniers otages en vie. Yoon, venant d’une famille catholique mais lui aussi converti à l’islam, a été arrêté avant l’attaque contre l’usine d’In Amenas, selon la télévision canadienne, qui ne donne aucune précision sur son lieu de détention. Le groupe canadien comptait au total quatre membres, ajoute la chaîne publique, mais on ignore tout du sort du quatrième homme. Deux journalistes de Global News se sont entretenus avec un frère de Yoon, qui a souhaité garder l’anonymat. « Il n’a pas de problèmes, a-t-il dit à Global News depuis London. Je le crois. Je n’ai aucune indication contraire. » Selon lui, « Yoon voyage en Afrique du Nord pour apprendre l’arabe et étudier le Coran, et non pour participer à des attentats. »

Les soupçons à son sujet sont dus au fait que lui et les deux autres Canadiens étaient amis à London et se sont rencontrés à l’étranger et qu’il était la dernière personne à qui ils aient parlé, a dit le frère de Yoon. « Mais il n’a pas pris part à l’attaque, grâce à Dieu », a-t-il ajouté. Les autorités canadiennes ont jusqu’à présent observé un mutisme total au sujet de cette affaire, invoquant des enquêtes en cours.

L’attaque a été revendiquée par Mokhtar Belmokhar, dirigeant d’Al Moulathamoun, un groupe dissident d’Al Qaida au Maghreb islamique.

Des centaines d’employés avaient été pris en otages lors de cette attaque du 16 janvier. Entre la prise d’otages et l’assaut donné par les forces spéciales algériennes, au moins 37 otages étrangers et un otage algérien ont été tués, de même que 29 assaillants.

R.N./AFP