Des milliers de personnes ont marché, lundi, à Tizi Ouzou pour célébrer le 35e anniversaire du printemps berbère à l’appel du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK) et des animateurs des Aarchs.
La première manifestation initiée par des anciens membres du mouvement citoyen a démarré depuis l’ancienne gare routière avant d’atteindre son arrivée fixée à l’ancienne place de la mairie. Les slogans traditionnels des Aarchs ont été scandés par les marcheurs.
S’agissant de la symbolique marche du 20 avril, à laquelle le MAK et le RCD avaient appelée, elle a pris départ depuis le portail de l’université Mouloud Mammeri avant d’emprunter la rue Lamali.
Les manifestants brandissant des slogans favorables à la revendication de Tamazight comme langue officielle et dénonçant le pouvoir ont été scandés avec des haltes tout au long de son itinéraire.

Au milieu des carrés des partisans de ces deux organisations, des militants et des personnes non affiliés au RCD et au MAK ont également marqué l’événement en brandissant des cartons sur lesquels l’officialisation de Tamazight et l’unité de l’Algérie ont été écrites .
Les manifestations se sont déroulées dans une ambiance de fête dans la convivialité qui rappelle la tolérance entre les différentes tendances du mouvement culturel berbère de l’époque d’avril 1980. Parmi les manifestants formant les carrés du RCD nous avons remarqué la présence de leur président Mohcine Bellabès.
Les marches ont été cette fois-ci encadrées par un faible dispositif policier, notamment ceux régulant la circulation routière, et pas le moindre incident n’a été signalé tout au long de leur déroulement de 10h à 13 heures.
La capitale du Djurdjura était ainsi restée fidèle à ce rendez-vous, avec une date pleine de symboles et de messages, et l’événement a été bel et bien marqué par le calme et surtout l’espoir que les voix de ces milliers de marcheurs auxquelles, il faut joindre celles de ceux qui n’y ont pas pris part, soient entendues pour que Tamazight devienne une langue officielle.
Notons enfin que, dans les écoles et les campus universitaires, les cours n’ont pas eu lieu comme il est de tradition depuis 35 ans.