ALGER – L’art contemporain, les symboles berbères et africains, et les innovations en terme de supports et de techniques sont au cœur d’une grande partie des œuvres exposées à la faveur de la manifestation « Le printemps des arts » inaugurée samedi à Alger.
Réunissant plus de 150 artistes peintres venus de plusieurs villes du pays cette méga exposition, organisée au Palais de la Culture dénote d’une tendance affirmée pour l’art contemporain dans les travaux d’une grande partie des participants qui sont dans une démarche de création conceptuelle, dans l’art abstrait ou parfois même dans un réalisme cynique.
Certaines œuvres renseignent sur une démarche de création ininterrompue explorant le trait et la couleur comme dans les œuvres de Malek Salah qui expose, au-delà de ses peintures, tout un processus de création qu’il développe sans cesse depuis plusieurs années.
La même orientation sous-tend les œuvres de Mustapha Guedjati qui présente un travail remarqué sur les nuances de couleurs et les ombres au même titre que le plasticien Karim Meziani.
L’invitation à méditer et à réfléchir sur des toiles suggestives caractérise également les travaux de plusieurs artistes découverts à l’occasion de cette manifestation dont Leila Boutamine Ouldali qui rejoint un autre mouvement purement technique de peinture très proche de l’impression numérique également porté par Yasser Amer et Bardi.
Les symboles africains et berbères sont aussi largement représentés par les artistes appartenant au mouvement « Aoucham » (tatouages), à l’exemple de Noureddine Chegrane et Karim Sergoua.
Les deux artistes exposent respectivement dans les espaces des galeries « Theveste » et « Sirius », aux côtés d’autres artistes confirmés comme Ahmed Stambouli avec ses toiles empreintes d`une forte identité maghrébine et africaine, magnifiée par une palette de couleurs terre et ocre.
Plusieurs jeunes plasticiens évoluent dans l’imaginaire symbolique africain à l’image de Mohamed Amine Ghalmi, alors que d’autres exploitent la calligraphie arabe ou tifinagh comme élément esthétique.
En matière de technique et de support certains artistes portent leur choix sur la superposition des disciplines artistiques. Chez le photographe et plasticien Mizo, le sculpteur et peintre Mustapha Adene ou encore Rabah Hannouche, la photographie rejoint ainsi la peinture, le travail du verre, du cuivre ou de l’émail, rehaussés par toute une palette de couleurs.
Les supports de travail connaissent eux aussi une grande évolution chez ces artistes. Pour réaliser ses œuvres, Hana Dib, par exemple, choisit de coudre des morceaux découpés dans du tissu de différentes couleurs pour les superposer, ensuite, sur un fond de toile uni.
La toile cède aussi parfois sa place à des photographies de mode imprimées pour servir de support, à des planches de bois de récupération qui donne un caractère rustique aux œuvres ou encore à des plaques de verre ou de cuivre.
Le collage de différentes matières comme le tissu imprimé, la ficelle, ou encore des coupures de journaux, entre autres matériaux, est également présent dans les œuvres exposées à l’occasion de cette manifestation dédiée aux arts plastiques et qui regroupe quelque 150 artistes de tous les âges.
La grande exposition « Le printemps des arts » est ouverte au grand public jusqu’au 12 mai de 10h à 18h.