Après le secteur de l’éducation, la santé et l’enseignement supérieur, c’est au tour des travailleurs de la justice d’exprimer leur ras-le-bol. Les greffiers et les corps communs de ce secteur menacent d’entrer également en grève à compter du mois de décembre, si rien n’est fait par le premier responsable de tutelle afin de désamorcer la crise.
Il y a effectivement malaise dans le secteur de la justice. La Fédération nationale du secteur de la justice (Fnsj), affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), évoque un secteur dominé par « une classe totalitaire, soucieuse uniquement de son devenir », et des conditions socioprofessionnelles défavorables. Raison de la montée au créneau des travailleurs de ce secteur affiliés à la Fédération nationale du secteur de la justice, qui s’organisent en vue de protester dès le mois prochain.
» Vu la situation dont laquelle évoluent le secteur de la justice et les conditions dans lesquelles exercent les fonctionnaires, la Fédération nationale du secteur de la justice, appelle ses militants à serrer les rangs, briser le mur de la peur et agir vite pour l’organisation des sit-in de protestation « , lit-on dans un communiqué rendu public. Ces actions de protestations sont prévues devant les directions de l’emploi des wilayas, en prévision d’organiser un autre rassemblement devant le ministère de tutelle à Alger, explique le même document, soulignant que » Tayeb Louh s’est engagé à satisfaire la moitié de ces doléances.
» A ce jour, rien n’a été concrétisé « . Ces actions se veulent une manière d’alerter les pouvoirs publics sur les conditions socioprofessionnelles dans lesquels exercent les greffiers et les corps communs de la justice. Cette catégorie comprend les chauffeurs, les techniciens, les ingénieurs et les agents de sécurité, cite les rédacteurs du communiqué.
Ce qui risque de perturber le fonctionnement des tribunaux et des cours de justice, au cas où leurs doléances ne seront pas prises en charge par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh. Parmi les revendications de la Fédération, on retient : le départ immédiat et le jugement des responsables auteurs de graves dépassements à l’égard des travailleurs du secteur.
La Fédération cite comme exemple, le cas de Boudjmaâ Oudia, directeur général des ressources humaines, victime de ces dépassements, car suspendu depuis février 2011. Les fonctionnaires de la justice exigent également la réintégration, dans leurs postes, de l’ensemble des syndicalistes radiés et exclus » abusivement » en 2011 et à l’occasion d’un large mouvement de protestation dans les corps communs de la justice et les greffiers, ces syndicalistes, notamment des greffiers ont été suspendus et ils se retrouvent au chômage jusqu’à ce jour.
Les rédacteurs du communiqué citent également d’autres revendications matérielles. Il s’agit, notamment de la revendication d’un salaire à 90 000 DA, que le statut des corps communs de la justice soit reconsidéré et leur salaire de base augmenté de 100 %. Le syndicat exige également des facilitations d’accès pour les travailleurs de la justice, aux différentes formules de logement… Ils désirent également la révision du système disciplinaire, de la promotion et de la répartition des postes de responsabilité …
En outre, parmi les 18 revendications, le syndicat demande à ne plus dépendre de la Fonction publique, mais du ministère de la Justice. La Fédération se dit en attente d’une invitation au dialogue de la part du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, faute de quoi, elle serait dans l’obligation de durcir le ton et d’aller vers d’autres actions plus radicales.
L. A. R.